Lutte contre la vie chère : les fait qui font du Cameroun un bon élève

Des produits alimentaires

Tue, 19 Jul 2022 Source: L'expression Hedomadaire N° 109

Le Cameroun, avec un taux d’inflation au premier trimestre 2022 de 4,6% environ, figure sans conteste parmi les pays les plus résilients. C’est grâce à une batterie de mesures impulsées par le chef de l’Etat, Paul Biya, que le Cameroun a su rester en dehors des pénuries régulières et autres hausses qui touchent d’autres pays. S’il est constant que ce soutien multiforme va se poursuivre, il va falloir faire des ajustements, dans le sens de la révision à la hausse des prix à la pompe, comme le font depuis le début de la crise tous les autres importateurs ou exportateurs de pétrole.

C’est à la suite à des perturbations d’approvisionnement en produits pétroliers observées le week-end dernier dans certains stations-service notamment en ce qui concerne le Gasoil, que le gouvernement a pris des mesures nécessaires pour y remédier. Dans un communiqué de presse signé le 11 juillet 2022, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba précise que ces perturbations sont dues principalement, à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers. Notons que pour le seul mois de juin dernier, cette subvention encore appelée «manque à gagner» s’élève à 80 milliards de francs CFA.

Et pour le premier semestre de l’année en cours à 317 milliards de francs Cfa. Dans son communiqué, le patron de l’Eau et de l’Energie souligne également que le président de la République, Paul Biya, a instruit le Gouvernement de mobiliser les ressources financières adéquates, en vue d’assurer le paiement continu de cette subvention. La mise en œuvre de cette instruction a permis de déclencher depuis lundi 11 juillet 2022, le déchargement d’importants volumes des produits déjà disponibles dans les eaux. Il s’agit de 28 000 mètres cubes de Super, 22 000 mètres cubes de Gasoil et 12 500 mètres cubes de Jet A1 qui sont actuellement en cours de déchargement. Ils seront mis progressivement à la consommation.

Par ailleurs, des volumes supplémentaires de 88 000 mètres cubes de Gasoil et 35 000 mètres cubes de Super sont disponibles dans les eaux. Ils seront déchargés dans les prochains jours. Le gouvernement, à travers le Minee tient à rassurer les populations que malgré la conjoncture internationale caractérisée par la hausse exponentielle des prix des produits pétroliers, les pouvoirs publics continuent à faire toutes les diligences nécessaires pour assurer l’approvisionnement continu du marché national. Ceci, conformément aux très hautes instructions du président de la République, Paul Biya.

Soulignons que l’une des causes de la rareté des produits pétroliers est également liée à la hausse des prix observée sur le marché international, ces derniers mois. On n’épargne pas la guerre russo- ukrainienne qui a davantage aggravé la situation, engendrant de ce fait la rareté du gasoil. La Russie fournit, en effet, 85 à 90 % du brut raffiné dans le monde. Dans ce contexte, les sanctions infligées au pays de Poutine par les occidentaux sont venues aggraver la situation. Face à toute cela, la détermination du gouvernement à assurer l’approvisionnement du pays reste intacte malgré d’énormes difficultés causées par la crise en Ukraine. Il est par ailleurs utile de rappeler que les principaux fournisseurs du Cameroun comme ceux de la plupart des pays du golfe de Guinée, s’approvisionnent en Russie. Or, les sanctions économiques prises contre la Russie ont restreint l’accès à ce marché. Une situation qui, a, en plus, engendré la flambée des prix. D’après des indiscrétions, avant la crise russo-ukrainienne, la subvention de l’État du gouvernement pour soutenir le carburant à la pompe s’élevait à 30 milliards par trimestre. Mais depuis le début de cette guerre, il est passé de 30 milliards de Fcfa par trimestre à près de 80 milliards par mois, soit plus de 600 milliards par an. Une situation extrêmement difficile pour le trésor public. Ceci dans un contexte où le Fonds monétaire international (FMI) demande d’arrêter la subvention du prix du carburant à la pompe.

Le Cameroun, avec un taux d’inflation au premier trimestre 2022 de 4,6% environ, figure sans conteste parmi les pays les plus résilients, grâce à la pertinence de la panoplie des mesures d’accompagnement et de soutien à la consommation mises en œuvre inlassablement par le Gouvernement, sur Très Haute Prescription du président de la République : exonération des taxes fiscalodouanières à l’importation de la quasi-totalité des produits de grande consommation, suspension du Programme de l’évaluation de la Conformité avant embarquement (PECAE), abattement du coût du fret à intégrer dans la valeur en douane suspension de la redevance de pesage portuaire, suspension du précompte sur achat pour nombre de produits, soutien des prix des pétroliers à la pompe et du gaz domestique, dont le coût pour le Trésor Public va au-delà de 100 milliards de Fcfa par mois, organisation, au plan opérationnel, de campagnes de ventes directes aux consommateurs des produits de grande consommation au prix coûtant, lutte sans merci contre toutes les formes de manœuvres spéculatives dans les marchés, dialogue permanent et sensibilisation des opérateurs économiques pour un front commun contre la vie chère, etc. Grâce à cette stratégie, le marché camerounais est, pour l’essentiel des produits, épargné des pénuries régulières dont souffrent de nombreux pays, en même temps que la hausse des prix, malheureusement incontournable et imposée par l’environnement international, est contenue dans les limites de ce qui est économiquement possible, au regard de l’évolution de favorable des couts de facteurs, dont l’énergie, les intrants, le transport maritime, les taxes à l’exportation imposées par les pays fournisseurs, etc. Dans le cas spécifique des produits pétroliers, en particulier le carburant et le gaz domestique, il est prévisible que le montant de l’enveloppe dédiée au soutien, désormais largement en dépassement, oblige le gouvernement s à procéder, dans les jours à venir, à des ajustements.

Source: L'expression Hedomadaire N° 109