C’est pour mettre fin aux risques de chantiers mal exécutés ou abandonnés qui font perdre à l’État plus de 200 milliards de FCFA en moyenne chaque année.
Les imperfections du système d’attribution des marchés font perdre à l’Etat plus de 200 milliards de FCFA en moyenne chaque année. Pour y remédier, le gouvernement a institué un mécanisme fiable et simplifié de présélection des prestataires jugés performants, dans les différents domaines d’activité du BTP.
Il s’agit de la catégorisation. Dans sa publication du 18 août 2017, Le Quotidien de l’Economie souligne par ailleurs que le mécanisme actuel de pré-qualification fait perdre entre un et cinq mois au processus global de sélection des prestataires pour la commande publique. La catégorisation vise à supprimer cette étape.
D’après l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), le but est de promouvoir la professionnalisation des prestataires, constituer une banque de données fiables sur les entreprises de droit camerounais, et ouvrir le système à l’émergence de pratiques citoyennes, à travers la systématisation des déclaration fiscales, le paiement de l’impôt et le respect de la législation du travail. «Il s’agit d’organiser un secteur qui jusqu’à présent nous semble un peu désordonné, au regard d’un certain nombre de dysfonctionnements qu’on a observés dans la qualité de l’exécution des ouvrages qui sont inhérents aux marchés qui sont attribués», explique Joseph Ngo, directeur général de l’ARMP.
A l’en croire, l’autre aspect recherché, c’est mettre ces entreprises en capacité pour qu’elles deviennent de véritables capitaines d’industrie.
La catégorie A, la plus élevée, est réservée aux travaux de grande envergure et destinée aux entreprises dont la taille du personnel est d’environ 200 personnes, et d’un chiffre d’affaires estimé à 10 milliards de FCFA.
La catégorie E, la plus petite, concerne les petites entreprises employant moins de six personnes et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 15 millions de FCFA. L’ARMP évalue à 10 000, le nombre de prestataires répertoriés sur l’ensemble du territoire national, parmi lesquels 1 000 dans le secteur BTP.
Selon la prescription du Premier ministre Chef du gouvernement, l’accès à la commande publique sera réservé uniquement aux entreprises catégorisées dès l’exercice prochain. Afin de préparer la mise en œuvre de ce processus, le régulateur promet diverses formes d’accompagnement.
«Il y a d’autres instances qui sont chargées de cet appui, notamment pour faciliter les paiements des acomptes des entreprises, leur permettre de renforcer leurs capacités, et un coup d’œil aux maîtres d’ouvrages pour les appuyer également à ce que les termes de référence qu’ils définissent soient plus parlants», précise Moumbain Matapit Issofa, président de la commission chargée de la catégorisation des prestataires dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics à l’ARMP.
Le Quotidien de l’Economie ajoute que dans le cadre de ces mesures d’accompagnement, l’Agence a organisé du 16 au 17 août dernier à Yaoundé, un atelier d’appropriation des critères et sous-critères de catégorisation à l’intention des prestataires.