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Marché de la ferraille : les objets ferromagnétiques valent de l’or

Des nombreuses familles vivent désormais de la collecte et la vente de la ferraille

Wed, 5 Jul 2023 Source: Le Messager n°8073

Muni d’un sac vide et d’un bout de bois, Dagoba sillonne les rues du quartier Biteng dans l’arrondissement de Yaoundé IV à la recherche de tout objet métallique, abandonné ou usé. « Je me promène toute la journée pour chercher les objets en fer. Parfois je me renseigne dans les maisons ; mais il est plus facile de trouver la ferraille dans les chantiers, dans les garages et dans les caniveaux », déclare-t-il. Les bars de fer, les bicyclettes usées, les appareils électroménagers vétustes, les carrosseries des véhicules et même les moindres petits boulons, font la joie des ramasseurs car pour ces derniers, chaque morceau de fer ajouté dans leur sac, permet d’avoir plus d’argent au moment du pesage.

« Il faut que les sacs soient lourds. C’est bon signe, cela signifie que la paie sera considérable », affirme Robert, un ramasseur de ferraille. Une fois la collecte terminée dans les quartiers, les ramasseurs se rendent chez les acheteurs, tenanciers des pesages aménagés. Ici l’on procède à l’aide d’un peson électronique accroché à une barre transversale, au pesage des sacs remplis d’objets ferromagnétiques.

Le prix du kilogramme oscille entre 200 et 300 Fcfa pour l’aluminium et le cuivre, et 100 Fcfa pour l’acier. « C’est un travail fatiguant et salissant de chercher le fer, parfois certains ont honte de le faire. Pour moi, tant que c’est un travail qui rapporte, je ne suis pas gêné de le faire », avoue Patrice, un jeune ramasseur dont la collecte de ce jour lui a rapporté 2400 Fcfa.

Recyclage

La ferraille collectée par les ramasseurs dans des entrepôts ou des ateliers est revendue à des sociétés de recyclage et de collecte des déchets métalliques. « Je travaille avec des collègues issus d’autres quartiers de Yaoundé et de Douala. Dès que nous avons stocké une masse de ferraille, nous effectuons le ramassage avec un ou deux camions pour livrer aux recycleurs de Douala » ,confie Guyzo, propriétaire d’un entrepôt de ferraille au quartier Essomba dans l’arrondissement de Yaoundé IV.

Une fois la ferraille livrée aux recycleurs, elle subit une opération de fonte, qui la transforme en une coulée qui permettra de mouler de nouveaux objets métalliques. Le marché de la ferraille profite aux revendeurs qui engrangent des bénéfices colossaux. Les aciéries du Cameroun, la société de collecte Catcam, et Cofrem constituent ce qu’on pourrait appeler les principales sociétés de recyclage d’objets ferromagnétiques.

Source: Le Messager n°8073