Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, contrôlé par le Fonds d’investissement britannique Actis, a récemment signé avec Aggreko, producteur indépendant d’énergie, un contrat pour l’installation dès juillet 2017, d’une centrale thermique de 10 MW à Maroua, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord.
De sources officielles, cette centrale permettra d’atténuer l’énorme déficit énergétique que vivent actuellement les trois régions septentrionales du Cameroun, dans lesquelles pratiquement toutes les localités sont privées d’électricité deux à trois fois par semaine, entre 6h et 22h.
A l’origine de cette situation préjudiciable, aussi bien aux ménages qu’aux entreprises telles que la Sodecoton et la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), qui disposent d’unités de production dans cette partie du Cameroun, se trouve la réduction de la production de l’électricité de plus de 50% sur le barrage de Lagdo.
En effet, selon des sources autorisées, la centrale du barrage de Lagdo, unique infrastructure énergétique d’envergure dans les trois régions septentrionales du Cameroun, ne débite plus qu’environ 30 MW d’électricité, sur une capacité installée de 72 MW.
Les experts imputent cette baisse de régime à l’ensablement du réservoir du barrage, qui ne parvient plus à contenir assez d’eau, et les conditions climatiques défavorables, dont le corollaire est une pluviométrie limitée.
Au demeurant, même en situation de production optimale, la centrale de Lagdo est désormais insuffisante pour alimenter en énergie les régions septentrionales du Cameroun, dont la population a explosé depuis 1982, date de mise en service de cette infrastructure. La croissance de l’offre énergétique dans le pays, elle, croît officiellement à un rythme moyen de 5 à 6% chaque année.
Aussi, les espoirs des populations des régions du Grand-Nord du Cameroun sont-ils tournés vers la construction annoncée du barrage de Bini à Warak, dans la région de l’Adamaoua, laquelle infrastructure permettra de débiter 75 MW supplémentaires à la fin de l’année 2018. Les travaux sont réalisés par la société Sinohydro, grâce à un financement chinois.