La pose de la première pierre d’un projet pourtant annoncé très imminent depuis bientôt un an, reste toujours attendue.
« Il y aura bientôt une usine qui va transformer les avocats à Mbouda ». Voilà une annonce d’Emmanuel Nganou Djoumessi, qui a fait exulter les populations présentes à la maison du parti de Mbouda le 24 mars 2015. C’était au cours d’un meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), à Mbouda, à l’occasion de la célébration du 30ème anniversaire de cette formation politique. L’émissaire du comité central du parti au pouvoir dans cette localité, à l’occasion de cette célébration, s’était même voulu un peu plus explicite. « Le maire de la commune de Mbouda en est le maitre d’ouvrage », a-t-il renseigné, exhortant les populations locales à créer davantage de plantations d’avocatiers afin que la future usine qui, selon des indiscrétions, devrait être implantée à Bafounda, ne soit jamais confrontée à une pénurie de sa principale matière première.
L’agro-industrie, nous informait-on, devrait être notamment spécialisée dans la production de l’huile d’avocat. Venant d’un fils de la localité, de surcroit ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire à l’époque, cette annonce a charrié une certaine liesse, un certain enthousiasme. « Nous avons accueilli cette annonce avec beaucoup de joies. Car au Cameroun, on ne peut pas parler d’avocat sans faire allusion à Mbouda. C’est donc dire que ça vient à point nommé et la matière première sera là. Et cette usine pourra tourner à plein régime pour employer non seulement les fils de ce département, mais les fils de la république», se réjouissait l’hon Nzonou, député de la localité.
Seulement, plus de dix mois plus tard, toujours rien de concret sur le terrain. Et la désillusion est perceptible. « Après cette annonce, j’étais heureux ; mais aussi prudent parce que ce qui sort de la bouche des hommes politiques doit être pris avec beaucoup de pincettes », confie un jeune habitant la ville de Mbouda, de plus en plus sceptique. D’autant plus argue-t-il qu’aucun des chantiers annoncés ce jour-là, n’ait encore démarré. Et les signaux d’un probable démarrage ne sont même pas encore visibles.
En effet, l’actuel ministre des travaux publics avait également annoncé le début du bitumage de la route dite « de désenclavement du bassin agricole de l’Ouest ». Longue de 267 kilomètres, celle-ci devrait traverser plusieurs zones de grandes productions agricoles dans au moins quatre départements de la région de l’Ouest. A savoir, le Noun, les Bamboutos, la Menoua, le Ndé… Le membre du gouvernement indiquait même qu’une enveloppe de 5 milliards Fcfa, était prévue dans le budget 2015 pour le démarrage des travaux de cette infrastructure routière. Et que Razzel et Eter devraient la réaliser dans un délai qu’il n’avait pas été explicité.
Etaient-ce des annonces fantoches ? La population du département des Bamoutos ne cesse de se poser cette question.