Ignoré lors de la préparation de la Loi de finances et évoluant dans un environnement très peu incitatif avec une fiscalité inadaptée, les acteurs économiques tirent le diable par la queue.
Yaoundé, 23 novembre. Les membres du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) avec à leur tête le président, Célestin Tawamba rencontrent des partenaires au développement. Occasion pour les « faiseurs de richesse » de présenter les attentes du secteur privé vis-à-vis des partenaires et en retour, écouter ce que ces derniers pourraient leur apporter comme appui.
Dans sa prise de parole, le président du patronat n’est pas passé par quatre chemins pour faire la peinture peu reluisante de l’environnement des affaires au Cameroun. Un milieu des affaires très peu incitatif, avec une fiscalité inadaptée.
Il est également évoqué l’absence d’une réelle consultation, lors de la préparation de la Loi de finances. L’on ne saurait ignorer les différentes crises (économique, sécuritaire et sanitaire) que connaît le Cameroun. Ce qui a provoqué un renchérissement généralisé des prix sur les marchés.
Même s’il reconnait les difficultés rencontrées par le secteur privé, Isaac Tamba, directeur général de l’économie et de la programmation des investissements publics au ministère de l’économie a mis en exergue les appuis que leur apportent déjà les pouvoirs publics.
Entre autres, la mise en place de la stratégie globale de riposte adoptée par le gouvernement et qui réserve une part belle au secteur privé ; le plan de relance pour le secteur et des actions menées avec certains partenaires pour le financement du secteur privé.
Ni l’adversaire ni le concurrent
En ce qui concerne les attentes du secteur privé vis-à-vis des partenaires, Pierre Kam, président de la Commission affaires internationales et relations avec la diaspora au Gicam, a fait le point. Il s’agit entre autres, des ressources financières longues avec des instruments adaptés au contexte camerounais, l’accompagnement des entreprises en termes de renforcement des capacités managériales.
Il faut y ajouter la protection des promoteurs locaux, de l’entreprise nationale, à travers les marchés publics, la prise en compte du tissu industriel, la prise en compte des intérêts nationaux dans les marchés publics. Selon Pierre Kam, le secteur privé a également besoin d’appuis techniques et de protection parce que livré à la concurrence des marchés internationaux, etc.
Le patronat rappelle par ailleurs qu’il n’est ni l’adversaire ni le concurrent du gouvernement, et qu’il ne s’imagine aucun rôle de co-gestionnaire du pays, une responsabilité d’orientation et de gestion incombant aux pouvoirs publics, par ailleurs seuls décideurs en dernier ressort des politiques économiques. Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Abdoulaye Seck a suggéré des réformes au gouvernement pour plus sérénité dans le secteur privé et avoir une économie compétitive.