Mines Lom et Djerem : Chinois et Coréens dictent leur loi

Mine Mining Pit Photo à titre d'illustration

Wed, 11 May 2016 Source: bonaberi.com

A travers leur matériel lourd, ils sont accusés de dégrader dangereusement l’environnement et de réduire les populations à la misère dans la région de l’Est.

Le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique vient d’effectuer une visite de travail de trois jours à l’Est.

Ernest Ngwaboubou s’est rendu dans les sites miniers du Lom et Djerem et de la Kadey, deux départements ou se pratique l’exploitation minière dans la région de l’Est.

Plusieurs fois reportée, cette descente sur le terrain du Minmidt était très attendue au regard des problèmes qui minent le secteur à l’Est.

C’est ce qui justifie l’affluence observée lors de la séance de travail qu’il a tenu à Bertoua au terme de son tour du propriétaire.

«Nous voulions vraiment le rencontrer car nous, populations de Batouri, ne savons pas ou va l’argent de l’or ; les eaux du fleuve sont souillées et même les poissons ne sont plus consommables», affirme Jeannot fonctionnaire à la retraite.

La dégradation de l’environnement, c’est le plus grand danger que courent les populations de Betaré oya, Ngoura, Colomine et même Kambelé.

«Pour ce qui est de Betaré oya, c’est un désastre naturel : après exploitation, les chinois qui creusent avec des engins lourds ne referment pas ces trous qui sont parfois profond de plus 20 m.

Et lorsque l’eau les envahie, c’est un grand lac à ciel ouvert.

Nous ne pouvons plus circuler librement ni même cultiver, les arbres et les animaux disparaissent», dénonce Jean Marie H. agriculteur installé à Ndokayo.

Les autorités locales ont du mal à ramener ces étrangers à la raison car elles affirment «ne rendre compte à personne». Du côté de la Kadey, la situation est plus grave : l’exploitation minière se déroule sur le lit du fleuve éponyme au mépris de toute réglementation en vigueur.

« Lorsque vous réussissez à pêcher un poisson de la Kadey, vous constatez qu’il a des taches et sa chair n’est plus succulente. L’eau du fleuve ne nous permet même pas de laver les habits car elle est boueuse», poursuit Jeannot.

Le Ministre Ngwaboubou qui condamne un tel scandale naturel accuse néanmoins les fils et filles de l’Est.

«C’est nous-mêmes qui sommes à l’origine de ce désastre. Les autorisations sont accordées exclusivement aux nationaux et c’est nous qui les bradons aux chinois et autres ; et lorsque les conséquences surviennent, personne ne peut les arrêter.

Le gouvernement a pris des mesures pour sauver les écosystèmes aquatiques mais il se pose un problème de suivi. C’est un combat qui nous concerne tous.»

Le Ministre des Mines prescrit cependant une sensibilisation accrue des acteurs et des contrôles plus réguliers sur le terrain.

Source: bonaberi.com