Il est très difficile pour le moment de faire un bornage exact du marché Mokolo à Yaoundé. Les domiciles privés sont situés à l’intérieur du marché. Des ruelles qui partent du quartier Briqueterie se trouvant à proximité, donnent un accès direct au marché Mokolo. Commerçants et riverains se confondent parmi les populations qui occupent le marché. A l’intérieur du marché, un lieu attire particulièrement l’attention. C’est un vaste terrain dégagé sur lequel une population s’est installée. Une sorte de no man’s land. On peut apercevoir plusieurs groupuscules de personnes qui s’activent à des tâches pour le moins curieuses.
Certains brûlent des fils électriques pour en retirer du cuivre. D’autres brûlent et raclent des peaux et cornes de bœufs, sous une fumée noire et irrespirable. Plusieurs d’entre eux font partie des personnes qui ont été indexées pour avoir orchestré les chaudes empoignades les ayant opposées aux commerçants de Mokolo en début du mois en cours. Leur présence et leur rôle en ce lieu suscite plusieurs interrogations. Ils vivent dans des abris de fortune, fabriqués à partir des matériaux ramassés dans les dépôts d’ordures.
Rares sont les passants qui osent s’aventurer dans les pistes qui traversent ce site. Une grande broussaille régulièrement fréquentée par cette population, sépare le lieu des premières habitations du quartier Briqueterie. Selon certains riverains, le site est réputé pour être un haut lieu de vente de cannabis et autres stupéfiants. « C’est de là qu’ils partent pour commettre des forfaits dans le marché et à la briqueterie. On ne sait pas pour quoi la police ne s’occupe pas de ce problème », s’interroge un riverain.
Agents de sécurité
Le Mokolo ne dispose d’aucun poste de police à l’intérieur du marché. Seul le commissariat de sécurité public du deuxième arrondissement de Yaoundé essaie tant bien que mal de gérer ce flux de personnes. Les comités de vigilance au marché Mokolo sont un véritable serpent de mer, ils n’existent que de nom. Pierre Nguele Nguele, le premier vice président des sauveteurs du Cameroun avait proposé que soit rapidement construit un mur de séparation entre les boutiques du marché et les domiciles privés.
« Les autorités avaient promis de construire un mur derrière le marché pour sécuriser les commerçants, mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’est fait. Même avec les comités de vigilance, il serait très difficile de surveiller efficacement les commerces, tant qu’il n’y a pas ce mur », s’était-il indigné, suite à l’incident du 07 janvier dernier. Régulièrement en sous effectifs selon les commerçants, le commissariat de sécurité public installé au marché Mokolo est inefficace, face aux assauts quotidiens des voleurs et d’autres arnaqueurs qui opèrent au vu et au su de tous.