Ngaoundéré: l'artisanat comme une alternative au chômage des jeunes

L’artisanat Camerounais Les artisans se débrouillent avec les moyens du bord pour écouler leurs produits

Sun, 9 Sep 2018 Source: actucameroun.com

Ils sont de plus en plus nombreux ces jeunes et moins jeunes de la ville de Ngaoundéré qui se livrent à la vente et même à la fabrication des objets artisanaux. Occupant principalement l’esplanade de la gare voyageurs et le petit marché, ces «businessmen» permettent bien aux habitants et autres visiteurs de se procurer les objets artisanaux à la hauteur de leur bourse. Dans la ville de Ngaoundéré, de nombreux jeunes ont investi le milieu et l’activité semble nourrir son homme.

«Je vends des babouches, des pochettes, des sacs à main et des bijoux qui sont fabriqués depuis Maroua. Les prix de mes articles varient en fonction de la taille, de la nature. Avec 300 FCFA, vous pouvez avoir une pochette. Ça me permet de payer le loyer, me nourrir et je peux faire aussi des petites cotisations», explique Moustapha, vendeurs des objets artisanaux.

Comme lui, nombreux sont ces jeunes qui excellent dans ce commerce et les clients rencontrés se disent satisfaits. «Ils ont de bon produits et les prix sont bien abordables. Le souci que j’ai c’est l’espace de vente. Ils n’occupent pas un espace précis. Ceux qui ont la chance d’avoir un petit local sont exposés aux intempéries. La ville de Ngaoundéré avec les pluies, ça rend la conservation de ces produits pénible», se plaint Arnold, voyageur.

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Au petit marché de la ville, tout un secteur est dédié à la vente et à la fabrication des articles conçus localement. Les matières premières sont généralement le cuir et les pneus de récupération. Le prix de la marchandise est fixé en fonction du design et du temps consentis pour la fabrication de l’article en question.

«Nous fabriquons des chaussures à partir du caoutchouc (pneu usé) et du cuir. Le prix varie entre 1 500 FCFA et 3 500 FCFA. Je peux vendre 20 à 50 paires de sandales par semaine», relate Saliou, cordonnier qui tient une échoppe. Ces acteurs font face à la concurrence des produits importés, notamment d’Asie.

Malgré les difficultés, l’activité est loin d’être négligée. «Ces cordonniers se battent avec des matériels archaïques mais produisent de bons produits. Ils sont ingénieux et créatifs. On trouve de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Ce qui est intéressant, c’est la récupération des produits comme les roues usées pour en faire des bonnes semelles», explique Raoul, lui aussi entrepreneur.

Le secteur qui emploie de nombreux jeunes souffre des problèmes d’encadrement des acteurs, l’approvisionnement en matières premières et l’accompagnement techniques. Les acteurs sont ainsi abandonnés à eux-mêmes, à côté du manque d’un local pouvant les accueillir afin d’exercer aisément leur activité.

L’artisanat dans la ville de Ngaoundéré a encore du chemin à faire pour atteindre le niveau de certaines villes notamment Maroua dont la renommée de son artisanat va bien au-delà des frontières nationales.

Source: actucameroun.com