Dans la ville de Garoua, capitale de la région du Nord du Cameroun, sucer des oranges est devenu quasiment un luxe, ces derniers jours. En effet, révèle le trihebdomadaire régional, L’œil du Sahel, le prix du sac de 100 kilogrammes de ce fruit est passé de 20 000 à 32 000 francs CFA, ce qui représente un renchérissement de plus de 50%.
A l’origine de cette flambée des prix des oranges, apprend-on, les commerçants pointent du doigt l’effondrement du pont de Gouloungou reliant le Cameroun au Nigeria, pays voisin qui écoule une partie importante de sa production d’oranges dans les trois régions septentrionales du Cameroun.
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Selon des sources locales, bien que les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua disposent elles-mêmes de grands vergers, les oranges en provenance du Nigeria sont très prisées par les populations qui les trouvent beaucoup plus juteuses et sucrées. Aussi, dans cette partie du Cameroun, il s’est développé une importante activité d’importation des oranges nigérianes, surtout pendant la saison sèche réputée très rude dans les régions septentrionales du Cameroun.
Selon les estimations de la délégation régionale du ministère du Commerce pour le Nord, découvre-t-on dans L’œil du Sahel, 29 373 sacs de cent kilogrammes d’oranges, correspondant à environ 450 millions de francs CFA, ont été importés du Nigeria pour la région du Nord-Cameroun, au cours du premier semestre 2018.
Evidemment, ces statistiques sont susceptibles d’être revues à la hausse, au regard de l’intense activité de contrebande qui se développe le long de la frontière avec le Nigeria, dans la partie septentrionale du Cameroun.