A la création de la Banque Mondiale (1944) puis du FMI (1945) aucun pays africain n'était présent. En 2023, le continent africain en général et notre pays le Cameroun en particulier par la voix et la parole du President Paul Biya avons l'occasion d'être partie prenante à l'élaboration, d'un nouveau pacte financier mondial.
Parmi les participants : le Premier ministre chinois, les présidents du Brésil, d’Afrique du Sud ou d’Égypte, le prince héritier d’Arabie saoudite, le chancelier allemand, la secrétaire au Trésor américain ou encore la présidente de la Commission européenne. Au total, une cinquantaine de chefs d'État sont réunis au palais Brongniart avec des représentants d'institutions internationales et de la société civile pour tenter de relancer la coopération Nord-Sud.
Tout a commencé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en juillet 1944, lorsque les représentants des pays alliés réunis lors d'une conférence monétaire organisée dans la petite ville de Bretton Woods, situé dans l'État du New Hampshire, aux États-Unis, décident de jeter les bases d'un financement mondial dont l'objectif est d'aider les pays les plus pauvres, moyennant emprunts. Trois institutions sont alors créées : l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s'occupe de commerce, et deux institutions financières, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Et chacune à sa responsabilité. Le FMI est un peu « le pompier » qui vient prêter de l'argent quand les pays sont en crise ou ne peuvent plus emprunter. C'est ce qu'on appelle « un programme du FMI ». En échange, les pays s'engagent à mener des réformes structurelles, à réduire leurs déficits, et donc leur dette.
De l'autre côté, il y a la Banque mondiale, dont le rôle est de faire des prêts de long terme pour le développement. Pendant très longtemps, ces prêts étaient liés à des projets d'infrastructures : routes, ponts, chemins de fer, énergie, etc. Dans les années 1990-2000, priorité a été donnée à l'éducation, à la santé, à la lutte contre la pauvreté. À partir des années 1960, les banques régionales, comme la Banque africaine de développement ou la Banque interaméricaine de développement, ont vu le jour, sur le modèle de ce que fait la Banque mondiale mais à une échelle régionale.
L'idée d'un nouveau pacte financier mondial n'est pas nouvelle, elle s'impose, aujourd'hui, en raison des multiples crises que le monde traverse, notamment le Covid-19, la guerre en Ukraine et, de manière beaucoup plus lente, la crise climatique. À l'aune de tous ces défis, beaucoup estiment que les institutions de « Bretton Woods » ne sont plus adaptées ou outillées pour apporter des réponses assez fortes, en particulier à la crise climatique. Parce que le climat demande beaucoup de moyens, c'est une crise qui touche à ce qu'on appelle les biens publics mondiaux, c'est-à-dire des éléments qui peuvent traverser les frontières.
Sud Global, pays du Sud, Sud
Le Sud global reste très hétérogène. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, nombre d'États de ces régions n'étaient pas encore décolonisés, de fait, ils ont été moins représentés au sein des instances internationales, comme la Banque mondiale ou le FMI. Ces deux institutions fonctionnent aussi par quotas, et donc la taille économique et le poids financier comptent énormément. Les pays du Sud ou en développement ont mécaniquement beaucoup moins voix au chapitre.
D'autres institutions, comme l'ONU, sont plus démocratiques dans le sens où chaque pays dispose d'une voix et donc d'un droit de vote. Une partie de l'ambition de ce sommet de Paris est justement de fournir un lieu de discussion où plus de voix sont représentées.
Aujourd'hui, le G20, qui a joué un rôle majeur en tant qu'instance de discussion globale, est freiné par la géopolitique. Parce que la Russie en fait partie et que tous les derniers G20 ont été le théâtre d'« affrontement », soit entre la Russie et des pays occidentaux, soit entre la Chine et les États-Unis.