L’avertissement est clair et comminatoire : « Chers clients ! Identifiez-vous dès réception dans une agence Camtel de votre choix. Vous risquez de perdre votre ligne ». C’est un court message écrit que nombre d’abonnés ont reçu sur leur CTPhone (prononcez city phone) la semaine dernière. Tantôt en anglais, dans un premier temps, puis en français.
Depuis le 06 août 2015 au moins, certains des usagers de ce service de téléphonie à la fois mobile et fixe disponible dans les agglomérations urbaines, savent qu’ils doivent se faire connaître comme utilisateurs ou propriétaires de l’appareil, du numéro de téléphone, etc.
A l’agence commerciale de la compagnie de téléphonie à Bonanjo, le quartier administratif de Douala, l’on ne se bouscule pas pour autant. Bien que le problème se pose. Plusieurs réunions récentes de l’équipe des employés et de la direction locale ont insisté sur le sujet : on ne valide plus les crédits des abonnés que l’on n’a pas identifiés.
Par-dessus sa table, un membre du personnel le rappelle à un collègue qui doit répondre à un client inquiet de ne pouvoir utiliser le forfait Internet qu’il vient d’acheter. « Les gens ne semblent pas pressés. Certains viendront dire plus tard qu’on ne les a pas avertis », commente un autre agent.
Officiellement, l’usager qui se présente doit donner quelques informations simples : nom, prénom, adresse, boîte postale, numéro de téléphone hormis celui concerné par le recensement, employeur, profession, etc. De sources officielles, l’on apprend encore que l’exclusion du réseau des numéros non-recensés se fera incessamment. Et plus tôt que l’on croit car l’entreprise de télécommunications n’entend pas appliquer les habituelles prorogations dans ce cas. Et la raison en est fort simple.
« Dans le contexte d’insécurité que nous vivons, il vaut mieux se munir du maximum de précautions », dit en substance un des responsables de Camtel, tout en assurant que ce travail d’identification avait été fait avant la dégradation de la sécurité. Ce sont donc des usagers représentant une part minoritaire de la clientèle qu’il faudrait recenser.
Mais leur nombre demeure non-communiqué.