Le MINEPAT a entamé jeudi à Douala deux jours de rencontre avec les chefs d’entreprise.
A l’initiative du Bureau de Mise à niveau des entreprises, une concertation s’est ouverte au siège du GICAM à Douala jeudi, 31 mars, entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), et le secteur privé, représenté par de nombreux patrons.
La rencontre, organisée quelques jours après la tenue du Cameroon Business Forum, toujours à Douala, vise à renforcer la synergie entre le gouvernement et le secteur privé pour l’atteinte des objectifs de développement.
Ceci dans un contexte bien particulier – émaillé notamment de défis. Le MINEPAT, Louis-Paul Motaze, s’adressant aux industriels et autres opérateurs économiques présents l’a brossé à grands traits.
La plupart des grands projets structurants « arrivent à maturité, ce qui permettra d’améliorer de manière qualitative et quantitative l’offre de service dans les secteurs concernés, des conditions favorables au regain de l’investissement privé », notamment la baisse des coûts de production, sont ainsi mises en place.
Cela dit, des goulots d’étranglement persistent, portant sur les capacités de transport d’énergie vers les zones industrielles encore insuffisantes, l’enclavement et la faible structuration des bassins de production, et « de nouveaux chocs exogènes » qui s’imposent à notre économie.
Entre autres choses, la chute des cours des matières premières, les crises sécuritaires à nos frontières et aussi l’entrée en vigueur attendue de l’Accord de partenariat économique avec l’Union européenne. Rappels du MINEPAT, les cours du pétrole ont chuté de près de 46% entre 2014 et 2015, et se situent de nos jours en dessous de 40 dollars le baril.
De même, l’indice global d’évolution des cours des autres produits d’exportation a baissé de 5,1% sur la même période. « Il s’agit spécifiquement des baisses des cours du bois de 21%, de coton de 17%, du café robusta de 14%, de l’aluminium de 11% et du caoutchouc de 8% », a précisé le Minepat.
Conséquence de cette situation, une baisse de 6% des recettes d’exportation (malgré une hausse des volumes des principaux produits exportés). A mentionner aussi, les crises sécuritaires, qui entravent également les exportations.
A côté des contraintes externes, le MINEPAT a relevé la résurgence de la concurrence irrégulière de certains produits importés, qui s’est traduite, ces dernières années, par une concurrence déloyale, des pratiques de dumping et la contrebande. Heureusement, des mesures ont été prises.
Sur un autre plan, avec l’entrée en vigueur attendue en août prochain de l’Accord de partenariat économique avec l’UE, qui induira entre autres choses le démantèlement des barrières douanières, certains secteurs de l’économie camerounaise seront affectés.
D’où, rappellera encore le MINEPAT, la première réponse apportée par le gouvernement au travers de la mise sur pied du Bureau national de mise à niveau des entreprises.
Il s’agit, de concert avec le privé, de poursuivre dans cette voie. La rencontre de Douala doit être le creuset d’un dialogue constructif, permettant notamment d’identifier les mesures de riposte contre toutes les menaces et chocs susmentionnés.