Des huiles
Malgré la prolifération de l'huile en vrac dans les espaces marchands, cette filière s’évertue à produire en quantité et en qualité. Dans un contexte où la présence d'huile végétale non traçable, communément appelée « huile en vrac », suscite des inquiétudes quant à la santé des consommateurs, l'Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) a récemment organisé une conférence de presse pour éclairer l'opinion publique sur la situation.
Jacquis Kemleu Tchabgou, Secrétaire général de l'Asroc, a mis en évidence les problèmes auxquels fait face la filière de l'huile végétale au Cameroun. « C’est une filière à fort potentiel de croissance et à forte valeur ajoutée, qui créé de la richesse, des emplois et apporte à l’Etat à travers ses entreprises, des ressources fiscales et sociales indispensables pour son développement », indique le Secrétaire général de l'Asroc. Avant de poursuivre : « Elle souffre ces derniers temps non seulement des contrecoups des importations d’huiles végétales raffinées non conformes en violation de la réglementation en vigueur, mais également d’une concurrence déloyale entre acteurs économiques du fait de la mise dans les espaces marchands des huiles localement produites et commercialisées en violation de l’arsenal juridique en place ».
Ces pratiques ont des conséquences négatives sur la santé des consommateurs et menacent l'industrie nationale. Face à ces défis, le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre ces pratiques illégales. Une "opération coup de poing" a été lancée pour réguler la filière et empêcher les opérateurs économiques véreux de commercialiser des huiles non conformes. Ces mesures visent également à rendre les conditionnements des huiles végétales traçables, afin de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs. Malgré ces problèmes, il est important de souligner que le marché camerounais de l'huile est suffisamment approvisionné. La filière des oléagineux, qui représente des investissements de plus de 500 milliards de Fcfa, génère près de 11 000 emplois directs.
De plus, grâce à des importations annuelles de l'ordre de 100 000 tonnes, la demande en huile de palme brute est satisfaite en attendant l'augmentation de la production nationale. Il convient de souligner que la filière des oléagineux fait face à un déficit structurel de plus de 160 000 tonnes d'huile de palme brute. Augmenter la capacité de transformation des unités existantes Cependant, explique Jacquis Kemleu Tchabgou, les autorités travaillent activement pour relever ce défi en augmentant la capacité de transformation des unités existantes et en encourageant l'installation de nouvelles usines de production.
Malgré les obstacles rencontrés, il est encourageant de constater que l'industrie de l'huile au Cameroun reste résiliente et s'efforce de garantir un approvisionnement adéquat sur le marché. Les efforts conjoints des acteurs locaux, des pouvoirs publics et des régulateurs permettent d'assurer la disponibilité de l'huile tout en protégeant la santé des consommateurs.
En rappel, l'Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), est constituée de plusieurs entreprises qui mettent quotidiennement à la disposition des consommateurs des huiles végétales raffinées de palme, de coton et de soja, ainsi que des savons de ménage et de toilette.
