Le ministre des Finances vient de saisir l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) au sujet des activités « préjudiciables » de la structure Afric Invest qui procède sans autorisation à des levées de fonds et prétend opérer des placements rémunérés aux taux de 10% par mois et de 12% l’an.
« J’ai l’honneur de vous demander d’engager sans délai, les investigations nécessaires dont les conclusions assorties des propositions idoines, devront m’être communiquées pour les mesures conservatoires et définitives à envisager », écrit dans une correspondance adressée au directeur général de l’Agence d’investigation financière (Anif), Paul Elung Che, ministre délégué auprès du ministre des Finances. Dans cette missive qui date du 9 septembre dernier, l’ancien directeur général de la caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) indique que la nature des activités de la société panafricaine de placement et d’investissement participatif, Afric Invest, « est potentiellement préjudiciables aux concitoyens », raison pour laquelle ce dernier demande à la cellule de renseignement financier du Cameroun de se saisir de cette affaire.
« Il m’a été signalé la présence dans le paysage financier de notre pays, notamment dans les villes de Douala et Yaoundé d’une structure dénommée Afric Invest qui procède sans autorisation ni agrément à des levées de fonds auprès des particuliers et prétend opérer des placements rémunérés aux taux de 10% par mois et de 12% l’an », précise Paul Elung Che, qui attend de pied ferme les résultats des investigations de l’Anif.
Au départ, c’est l’association nationale des établissements de microfinance au Cameroun (Anemcam) qui, documents à l’appui attire l‘attention du ministre des Finances sur la nature des activités de la société Afric Invest. C’est à la suite de cette interpellation qu’Alamine Ousmane Mey délivrera le 7 septembre dernier un communiqué de presse pour attirer l’attention du public sur les activités d’Afric Invest. « Le ministre des finances porte à l’attention du public que la société panafricaine de placement et d’investissement participatif prétendue institution financière de placement, qui a ouvert des bureaux à Douala Akwa et à Yaoundé à l’immeuble de l’hôtel Mérina n’est pas agréée », écrit l’ancien directeur général d’Afriland First Bank.
« Cette structure collecte irrégulièrement d’importants dépôts auprès du public pour des placements qu’elle promet de rémunérer aux taux de 10% par mois soit 120% par an », fait savoir le ministre des Finances. Ce dernier ne manque pas d’attirer l’attention du public sur les « risques à effectuer des opérations avec cette structure qui ne dispose ni d’un agrément d’établissement de microfinance, ni celui d’établissement de crédit, encore moins de celui d’organisme de placement ou d’investissement », conclut le ministre des Finances.