DSCE, plan d’urgence, programme d’industrialisation, port de Kribi, sont entres autres sujets également abordés par le Minepat hier face à la presse.
Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a échangé hier avec les journalistes dans le cadre d’un déjeuner de presse. A l’initiative des hommes et femmes de la presse économique du Cameroun, présidée par François Bambou, cette rencontre qui se voulait conviviale, visait « à améliorer la compréhension des journalistes sur les aspects économiques du dernier message à la nation du chef de l’Etat ». Un discours dans lequel Paul Biya s’est félicité de la « résilience » du Cameroun, laquelle lui a permis de « résister » aux contraintes sécuritaires et économiques qui ont interpellé le pays en 2015.
Selon Louis Paul Motaze, « la résilience du Cameroun s’explique par la diversité de son tissu économique ». En conséquence, soutient le Minepat, « il convient de renforcer cette diversité économique en produisant plus et mieux, mais aussi en transformant tout ou partie de notre production localement ». Problème, l’industrialisation envisagée se heurte encore à de nombreuses contingences, notamment énergétiques.
Interpellé sur cette question, l’ancien secrétaire général des services du Premier ministre invite à « l’optimisme au vu de ce qui se fait en ce moment au gouvernement ». Le Minepat indique à cet effet, qu’un « schéma directeur de l’industrialisation qui va dessiner le Cameroun des 40 et 50 prochaines années », est en gestation dans son département ministériel. Concernant la sempiternelle question de l’énergie dont le déficit constitue un frein à cette politique d’industrialisation, Louis Paul Motaze dit partager « l’optimisme » de son collègue « en charge de ce secteur à savoir : que les choses vont aller en s’améliorant avec la construction et la mise en service des différents barrages ».
En attendant, les objectifs fixés par le gouvernement dans son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), pour la décade 2010 – 2020 seront-ils atteints ? Le Minepat qui confie qu’une première évaluation a été faite en 2013, « souhaite qu’il en soit ainsi ». Un aveu d’échec ? Quoi qu’il en soit, Motazé affirme que la recette pour y parvenir est connue du gouvernement qui s’emploie dans cette optique à « accélérer les réformes notamment structurelles et à améliorer le climat des affaires ».
S’agissant du port en eau profonde de Kribi achevé alors que les voies d’accès font défaut, le Minepat récuse un éventuel « manque de planification ». Louis Paul Motazé indique qu’ « il fallait chercher des fonds pour la construction du port, puis en chercher pour la construction d’une autoroute Edea-Kribi, ce qui est du reste fait ».
Ape
Concernant l’exploitation attendue du fer de Mbalam – estimé à six milliards de dollars, soit environ 3000 milliards de Fcfa -, le patron de l’Economie a confié que ce projet « souffre de la conjoncture actuelle liée à la baisse du prix de cette matière première ». L’on a également appris que des discussions étaient en cours avec les Chinois qui sont « très intéressés par ce projet intégré, tout comme les Australiens qui en détiennent les droits aussi bien au Cameroun, qu’au Congo » où sont enfouis les deux tiers du minerai. L’entrée en vigueur des accords de partenariats économiques a également été évoquée dans cet échange. Pour Motazé, « l’important désormais c’est de se concentrer sur le revers positif de la médaille. Il faut tirer profit de la première phase qui concerne les équipements dont nous avons grand besoin », a-t-il martelé non sans clamer qu’ « il n’y a au niveau du gouvernement aucun projet de création d’une compagnie aérienne autre que Camair-Co ».