Plus de 5 millions d’opérations de transfert d’argent en 2014

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Sat, 27 Jun 2015 Source: camer.be

Un montant total de plus de 92.000 milliards de francs (185 milliards de dollars) a été échangé dans plus de 5 millions d’opérations de transfert d’argent au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en 2014, rapporte la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) basée à Yaoundé au Cameroun.

« Comme un peu toutes les banques centrales à travers le monde et particulièrement celles qui sont très avancées, notre banque centrale a mis en place, déjà ça fait dix ans, un ensemble de mesures de modernisation, particulièrement en matière de systèmes et moyens de paiement », a indiqué à la presse jeudi à Yaoundé le vice-gouverneur de la BEAC, Tahir Hamid Nguilin.

Ces progrès se sont concrétisés par la mise en place d’un système des gros montants automatisés (SYGMA) destiné aux opérations de transfert d’argent concernant des montants de 100 millions de francs CFA et plus, puis d’un système de télécompensation en Afrique centrale(SYSTAC) portant sur des montants inférieurs à 90 millions de francs.

D’après M. Nguilin, ce sont deux systèmes qui « permettent à ce que toutes les transactions bancaires – chèques, virements, transferts à l’intérieur d’un pays, entre deux villes à l’intérieur du même pays, à l’intérieur d’une même ville ou bien dans la sous-région – se débouclent automatiquement dans la même journée ».

« A titre d’illustration, pour l’année 2014 la valeur des transactions faites dans SYGMA représentait un montant de FCFA 76. 633.988.922.895 pour 185.581 transactions, tandis qu’au cours de la même année, en ce qui concerne SYSTAC, le montant des transactions était de 16.497.514.703.100 pour 5.060.318 transactions », a-t-il révélé lors d’une réunion au siège de la banque centrale régionale.

C’est le bilan de la première année d’activités du comité de surveillance des systèmes de paiement de la CEMAC (CRSP) mis sur pied en 2014 pour l’application de cette réforme qui a pour objectif d’augmenter le taux de bancarisation de la zone, de promouvoir la célérité et la sécurité des règlements scripturaux ou encore de diminuer l’utilisation de la monnaie fiduciaire dans les échanges commerciaux.

Il est question aussi de renforcer l’intégration régionale connue pour être paralysée par un certain nombre d’écueils au rang desquels la non-application des accords et des engagements sur la libre circulation des biens et des personnes.

La consolidation du rôle du secteur financier dans les économies des pays de la région est un autre objectif recherché, tout comme le renforcement des instruments de contrôle et de mise en oeuvre de la politique monétaire de la BEAC.

« Nous sommes l’une des zones qui a le meilleur système en Afrique (..) Pour le moment, nous n’avons pas d’inquiétude particulière », assure le vice-gouverneur de la BEAC, pour qui les deux systèmes de paiement institués mobilisent 135 participants, répartis entre 68 pour SYGMA et 67 pour SYSTAC.

Ces personnels, précise-t-il, sont « disséminés dans les villes et les différences agences des banques, des trésors nationaux et des postes à travers les différentes villes de la CEMAC ».

Selon ses explications, « quand une transaction part, elle doit être automatiquement compensée, c’est-à-dire la disponibilité des fonds,éviter qu’il y ait des risques de fraudes, éviter qu’il y ait des risques de défauts, éviter que le système soit en panne, éviter qu’il y ait manque de l’électricité par exemple de l’autre côté ».

C’est donc une activité jugée assez importante, qui comporte des risques systémiques sur l’ensemble la place financière de la zone CEMAC et que la BEAC a voulu prévenir en créant le comité régional de surveillance des systèmes de paiement, chargé notamment d’ »édicter des règles, de contrôler, de sanctionner ou bien de proposer des améliorations ».

Deux modes de surveillance ont été arrêtés : sur place et sur pièce. « C’est-à-dire, nous recevons des reportings, nous avons mis en place un système de compilation, de réception, de traitement et d’analyse de toutes ces données », explique Tahir Hamid Nguilin. Un logiciel a été installé pour cela et paramétré dans toutes les banques agréées dans la zone.

« Nous aurons des contrôles de routine suivant un plan annuel de vérification dans diverses banques, dans divers trésors pour voir est-ce qu’il n’y a pas de risque de fraude, est-ce qu’il n’y a pas de risque opérationnel, est-ce qu’il n’y a pas de risque de liquidités,est-ce qu’il n’y a pas de risque d’absence des procédures, de vérification », précise en outre le dirigeant bancaire.

C’est un dispositif qui obéit aux standards internationaux édictés par la Banque des règlements internationaux (BRI) établie à Bâle en Suisse. Le non-respect des règles énoncées expose à trois types de sanction : blâme, avertissement et exclusion.

Source: camer.be