Depuis bientôt trois semaines, l’ancien directeur général du Port autonome de Douala, Emmanuel Etoundi Oyono, revenu au Cameroun en fin décembre, après trois mois de maladie en Europe, pour «passer les fêtes» en famille, est reparti voir ses médecins.
Lesquels, selon des informations, ne lui avaient donné qu’une dizaine de jours au Cameroun, compte tenu des exigences médicales liées à sa période de convalescence, à compter du 22 décembre 2015, date de son retour au Cameroun. Mais l’on sait que cette période n’a point été respectée. Et le malade n’a point rejoint ses soignants dans les délais impartis.
Problèmes. Quand le 23 décembre, le lendemain de son retour au bercail, il débarque au Port de Douala pour «saluer et encourager» quelques collaborateurs, tous ont l’impression qu’il a vraiment récupéré après sa maladie, et qu’il est d’aplomb. Il était tout de même suspect que le dernier conseil d’administration tenu le 23 décembre réoriente ses résolutions en retenant que Moukoko Njoh n’assure qu’un simple intérim.
Et que le titulaire peut se réinstaller, à tout moment, sans autre formalité. On pouvait alors constater que c’est encore pendant cette période que le Tribunal criminel spécial convoque le Dg, supposé toujours malade, et qui n’avait que quelques dix jours à passer au pays.
La Nouvelle Expression avait appris que cet intérêt du Tcs pour son client n’était point fortuit. La forme qu’il avait bien voulu montrer, comme un responsable capable de reprendre ses intenses activités incessamment, ne serait pas étrangère à cette convocation à se présenter le 8 janvier 2016. Petite contradiction, il n’avait pas déféré à la convocation du Tcs.
Ce sont plutôt ses avocats qui l’avaient représenté pour expliquer que leur client était dans l’incapacité physique de se présenter pour une séance d’interrogatoire généralement éprouvante, même pour des personnes en bonne forme. C’était la troisième fois depuis septembre 2015 que le juge d’instruction, Annie Noëlle Bahounoui, selon des sources, lui adressait ce carton.
Lorsque le Directeur général du port autonome de Douala s’envole en France le 30 septembre 2015 pour des raisons de santé, ce qui n’était pas faux- puisqu’il y a subit plusieurs opérations chirurgicales, nombre d’observateurs, soupçonnaient qu’il s’était mis sagement à l’abri des poursuites du Tribunal criminel spécial (Tcs).
Il a en effet devant cette institution quelques dossiers encombrants, susceptibles de lui causer bien des soucis, à l’instar des autres grands clients de l’opération épervier qui séjournent dans quelques maisons d’arrêt de la République. Mais des sources indiquent qu’il n’est convoqué que comme témoin dans cette procédure. Peut-être la raison pour laquelle il a été autorisé à repartir en Europe. Parce que les cas des fuyards comme son prédécesseur Dayas Mounome ou l’ancien ministre Essimi Menye sont encore bien parlants.