Port de Douala: un réseau de faussaires démantelé

Plus 300 cachets nominatifs, cachets secs, de fausses vignettes et cartes contribuables, de faux timbres, des attestations de dédouanement de véhicules, des quittances… ont été saisis le 3 novembre dernier.

Quatre présumés faussaires ont été mis aux arrêts à Douala par la gendarmerie. C’était le 3 novembre dernier. Leur exploitation a permis de découvrir des centaines de documents et sceaux de tous les services du de la place portuaire de Douala-Bonabéri, permettant de sortir frauduleusement toutes sortes de marchandises. Même le sceau du Ministre des Finances a été retrouvé chez eux.

Cette arrestation n'est que la partie visible de l'iceberg. La fraude et la corruption ont trouvé un terreau fertile au Port de Douala-Bonabéri. Depuis des décennies, ces phénomènes se sont enracinés au point de devenir une réalité normale. Les usagers de la place portuaire s'en sont accommodés. Et c'est l'image de marque du PAD qui en a pris un sérieux coup. C'est donc à l'initiative de la direction générale du port autonome de Douala, après des informations faisant état de la recrudescence des pratiques aux antipodes de l'éthique et de la morale dans ses services, qu'une enquêtes a été lancée.

Il s'agit plus précisément d'une enquête qui est partie de la découverte de faux documents dans les services du PAD (direction de l'exploitation). L'exploitation de ceux-ci a permis de remonter jusqu’aux quatre personnes sus-évoquées. La note d’instruction du DG du PAD signée le 5 octobre 2017 relative aux mesures de lutte contre la fraude et la corruption au Port Autonome de Douala adressée au directeur des Finances et de la comptabilité, à celui de la Capitainerie, au directeur de l’Exploitation et au directeur des Systèmes de l’information.

Le directeur général Cyrus Ngo'o constatait : « que les phénomènes de fraude et corruption ne sont pas éradiqués au Port Autonome de Douala, nonobstant mes prescriptions rappelées au cours des différentes réunions du Comité de Direction » et d'observer que :

« Des personnels de vos structures, avec la complicité des opérateurs économiques véreux, continuent d’entretenir des réseaux dont les pratiques obèrent la trésorerie du Port Autonome de Douala. Cette situation est fortement préjudiciable à l’image de l’entreprise ainsi qu’à l’efficacité et à l’efficience de son action, alors même que nous sommes engagés dans un processus de rénovation, de modernisation et de développement du Port de Douala/Bonabéri.»

La fraude au Port de Douala est un fléau qui amenuise considérablement les recettes de l’entreprise en freinant ses performances au profit des particuliers et au-delà, vise à saper la stratégie de modernisation en cours.