Pourquoi la Bourse n’attire pas?

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Tue, 26 Apr 2016 Source: cameroon-tribune.cm

Une grande campagne des entreprises d’Etat, du privé et des collectivités locales a été lancée à la Douala Stock Exchange pour redynamiser le marché financier national.

« Les entreprises ne boudent pas la Bourse. C’est le contexte qui ne s’y prêtait pas. »

Par contexte, Pierre Ekoule Mouangue, directeur général de la Douala Stock Exchange (seulement trois entreprises cotées dans le compartiment action), entend l’environnement dans lequel la Bourse nationale des valeurs mobilières a été créée en 2001, alors que l’économie camerounaise était en pleine restructuration. Et les conditions pour une confiance indispensable au fonctionnement normal d’un marché financier n’étaient pas réunies avant l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en 2006.

Autre entrave au développement du marché financier local, qui ne compte que les opérations de privatisation qui avaient déjà été réalisées avant sa création et son fonctionnement. Egalement, la majorité des entreprises camerounaises qui sont des sociétés fermées qui doivent au préalable être transformées en sociétés ouvertes intégrant les conditions d’admission à la cote, etc.

A cela, on peut ajouter cette explication d’un expert financier, qui estime que les entreprises prennent de faux prétextes pour ne pas s’enregistrer à la Bourse, comme le coût élevé des prestations. Cela aurait plutôt quelque chose à voir avec la mauvaise gouvernance desdites sociétés : « l’écrasante majorité des entreprises camerounaises ne sont pas transparentes dans leurs comptes.

Elles ont une comptabilité pour les actionnaires, une autre pour l’administration fiscale. Ce qui n’est pas possible quand vous voulez être coté à la Bourse. Votre information financière doit être limpide. » L’expert insiste également sur les avantages qu’offre la DSX avec ses faibles taux d’emprunt.

On n’oublie pas le régime fiscal incitatif du secteur boursier mis en place par le gouvernement. Mais les clients n’accourent pas. Du côté de la DSX, on ne baisse toutefois pas les bras. Ainsi, les promoteurs, aux côtés du ministère des Finances, assurent qu’une grande campagne de sensibilisation des sociétés d’Etat, des entreprises privées et des collectivités locales a été lancée.

Elle s’ajoute à une campagne permanente d’éducation boursière. « Une stratégie est en cours d’implémentation », assure Pierre Ekoule Mouangue.

Plus précisément un plan triennal de redynamisation du marché financier national piloté par le ministère des Finances, dont le grand objectif est d’atteindre une capitalisation boursière moyenne consolidée de 3000 milliards de F dans les compartiments des titres de capital (les actions), et de 1000 milliards de F dans le compartiment des titres de créance à l’horizon 2018. Et à l’horizon 2020, les promoteurs de la DSX visent au moins une trentaine d’entreprises de tous secteurs d’activités cotées.

Et déjà, trois sociétés sont susceptibles de rejoindre la Bourse dans les jours à venir. En effet, le gouvernement a décidé de céder une partie de son portefeuille détenu directement ou par ses démembrements tels que la SNI, la CNPS… dans les entreprises SOSUCAM, ALUBASSA et SOCATRAL. Le processus suit son cours.

Toutes les actions engagées, on l’espère, permettront d’augmenter le poids de la DSX dans l’économie nationale. Les chiffres du Cameroun en matière de capitalisation boursière ne représentent, en effet, que 1% du PIB national. Loin derrière des pays comme la Côte d’Ivoire, à 31,7% et l’Afrique du Sud à 160,1%.

Source: cameroon-tribune.cm