Produit importé: Dans le bol de l’affaire du riz Butter Brand

Face à la presse mercredi dernier à Douala, le directeur général adjoint et le staff d’Avanti Cameroun ont voulu tordre le cou à des informations qui laisseraient planer le doute sur la qualité de ce produit de consommation courante importé de Chine.

Depuis quelques jours, une variété de riz est au cœur d’une vaste controverse. « Une campagne de communication néfaste et de haute facture a été lancée sur les réseaux sociaux et dans les médias, pour ternir l’image d’Avanti et présenter le riz Butter Brand comme mauvais pour la santé et impropre à la consommation » .

Devant un parterre de journalistes, le top management d’Avanti Cameroun tient à faire quelques clarifications sur cette cargaison du riz Butter Brand du port autonome de Kribi. L’honorable Alain Roosevelt Tidjio joue les arbitres, campe le décor non sans s’appesantir sur le rôle clé du ministère du commerce dans cette affaire. A sa suite, Cyrille Ende prend la parole et analyse le processus d’importation des produits agroalimentaires au Cameroun. Le directeur général adjoint d’Avanti Cameroun qui ne dissimule pas son incompréhension de la situation au regard du respect de la procédure prend la parole et fait quelques clarifications sur ce dossier du riz Butter Brand. Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, il affirme pour que nul n’en ignore : « Avanti Cameroun est une entreprise engagée, responsable et républicaine. Sa mission principale est de fournir des produits de la plus grande qualité aux prix les plus abordables possibles sur le marché camerounais, ceci en limitant au maximum le nombre d’intermédiaires entre la sortie du produit de nos magasins et le consommateur final.

Elle reste la seule entreprise agroalimentaire à épouser la politique du développement du port autonome de Kribi en y effectuant ses opérations. Le communiqué rendu par les autorités du port est assez explicite et les chiffres font état de 40.000 tonnes de marchandises réceptionnées à Kribi rien que pour l’exercice 2023, ce qui rend incompréhensible cette situation créée par l’autorité administrative » . Mercredi 29 novembre 2023 à Douala, le directeur général adjoint et le staff ont rassuré les camerounais sur la qualité de cette variété de riz au cœur « d’une situation incompréhensible » créée, soutiennent-ils par l’autorité administrative de l’océan. Pourtant la cargaison a, à les en croire, été bel et bien inspectée à l’embarquement en chine et au débarquement au Cameroun. Pour maitriser les subtils contours de cette affaire qui défraie la chronique, il faut remonter au 12 novembre 2023. Ce jour en effet, une cargaison de riz de marque Butter Brand a accosté au quai du port autonome de Kribi, à la diligence de la société Avanti Cameroun. Et du coup ladite cargaison qui contenait 10.000Mt de riz embarquée depuis le port de Nanjing en Chine a fait l’objet « d’une campagne médiatique non avenante tant pour le produit que pour l’entreprise, dont le point de départ est une correspondance entre le préfet de l’Océan et un service sous sa responsabilité » .

Conflit de compétentes Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Le nœud du problème serait, a appris la presse, un conflit de compétences entre les responsables des services du Minader et du Minsanté au port autonome de Kribi. « La cheffe du poste santé aux frontières du Pak estime qu’elle doit faire un travail relevant des compétences du Minader précisément du chef de poste de police phytosanitaire du Pak. Cette compétence est effectivement dévolue au Minader dans le port suivant les résolutions de la séance de travail relative à la mise au point des services techniques du Minader et du Minsanté lors de l’accueil d’un navire au port et celle liée au règlement du conflit des compétences dans le cadre des analyses et des inspections des denrées alimentaires importées d’origine végétale (riz). Lors desdites réunions, la primauté de compétence a été accordée au Minader » .

« Il faut relever que pour les deux premières cargaisons débarquées au Pak, Avanti Cameroun avait payé les frais d’inspection parallèlement au Minader et au Minsanté, ce qui fait un double emploi, surtout qu’une nette surfacturation de ces derniers est plus que constatée » , confiet-on du côté d’Avanti Cameroun qui a été surpris de la prise de position de l’autorité administrative de l’Océan qui a elle-même organisé l’une de ces réunions, ce d’autant plus que l’entreprise n’a encore reçu jusqu’à date, aucune notification formelle.

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du commerce ayant reçu tous les éléments du dossier, y compris les résultats d’analyses, va donc saisir les autorités compétentes le 24 novembre et les camions d’Avanti Cameroun qui avaient été saisis vont être remis en circulation le lendemain. Au finish l’entreprise qui a déjà mis à la disposition du marché Camerounais, plus de 150.000 tonnes de riz durant les 24 derniers mois demande réparation de la part de tous les acteurs qui ont émis, repris et diffusé des informations erronées et diffamatoires ayant terni l’image de ses partenaires, au Cameroun et à l’étranger. Elle qui a ainsi fortement appuyé l’Etat dans la préservation des pénuries en mettant à la disposition du marché des denrées alimentaires saines, de très bonne qualité et propres à la consommation humaine, se situant ainsi à la 3e place sur l’échiquier national. Aussi souhaite-t-elle en appui au programme de sécurisation de stocks mené par le gouvernement, emmener ce chiffre à plus de 100.000 tonnes pour les 12 prochains mois.