Produits congelés : retour en force sur le marché

Cette chair est interdite d’importation au Cameroun depuis 2006

Thu, 28 Oct 2021 Source: Mutations

Cette chair interdite d’importation au Cameroun depuis 2006 est de plus en plus commercialisée dans des poissonneries à Yaoundé.

Marché Acacias, dans l’arrondissement de Yaoundé VI, le 25 octobre 2021. Dans une poissonnerie située dans ce lieu de commerce, porc, poulet et dindon congelés sont présents dans les congélateurs. Dans le rayons porc, côtelettes ; pattes et queues sont disponibles. Les prix varient entre 2000 et 3000 Fcfa en fonction de la partie sollicitée. « Nous vendons les queues de porc à 3000 Fcfa, les côtelettes à 2700 Fcfa et les pattes à 2000 Fcfa le kilogramme », renseigne un commerçant.

Le rayon volaille congelée est moins achalandé. Ici, l’on joue à la discrétion, renseigne-t-on. « La volaille est délicate. On ne l’expose pas car les contrôleurs ont plus un regard sur cette espèce que sur les autres. Nous la gardons cachée. Ce n’est que quand un client demande qu’on en fait sortir », confie Norbert E.

Le poulet congelé se présente sous plusieurs formes et à des prix variés : « on achète les cuisses molles (quart), le pilon (cuisses) et les ailes en 10 kilogrammes à 18 500 Fcfa chacun. On se procure la même quantité de pattes à 17 500 Fcfa. Le gésier quant à lui est acheté en sachet d’un kilogramme ». La revente ou du moins la vente dans les poissonneries se fait à 2400 Fcfa le kilogramme de poulet congelé. Celui des dindons coûte 2800 Fcfa, observe-t-on.

Aux marchés Mvog-Mbi ; Nkol-Eton et Mfoundi, les découpes de poulet ; de dindon et de porc congelés sont disponibles dans les congélateurs à des prix similaires. « Je m’approvisionne en cartons de 10 kilogrammes chez des grossistes », révèle Ernest Djami, responsable de la poissonnerie au marché du Mfoundi. Mais là, il s’agit d’un détaillant. Où se ravitaillent les grossistes ? « Les produits que nous commercialisons proviennent de la Guinée Équatoriale ; du Gabon, entre autres », renseigne l’un d’eux. L’importation des produits congelés a pourtant été interdite depuis 2006 au Cameroun.

Minepia

Au ministère de l’Élevage, des pêches et des Industries animales(Minepia), une source renseigne que les produits congelés présents sur le marché sont le fruit de la contrebande. « Les contrôles et inspections vétérinaires des marchés se font tous les jours dans les marchés », renseigne notre informateur qui poursuit en ces termes : « les chefs de centre zootechnique et-vétérinaires des marchés ont été alertés.

Ils vont procéder aux enquêtes, le cas échéant, les produits frauduleux seront saisis et détruits dans les normes, devant l’autorité administrative. Les contrevenants devraient être frappés des amendes selon la réglementation. Toutefois, révèle notre source, les différents contrôles pour empêcher des importations de poulets congelés et autres produits de même type se poursuivent au niveau des ports, aéroports et frontières terrestres.

Pourtant ces produits interdits continuent à avoir la dent dure et sont même très sollicités. A l’ancienne gare routière de Douala à Mokolo, dans l’arrondissement de Yaoundé II, les plats d’une dame qui commercialise du bouillon de dindon sont très sollicités.

L’une des raisons invoquées par consommateurs est leur prix relativement bas par rapport au volume de viande servi, ce en dépit des risques maladie encourus. En outre, d’autres sources parlent d’une offre en produits locale inférieure à la demande. Le ministère du Commerce, l’autre bras de l’État chargé de combattre l’importation et la vente de ces produits à travers sa brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes, n’a pas daigné répondre à nos questions.

Source: Mutations