Réussite : Elle s’est formée seule et a ouvert sa pâtisserie

Elle s’adonne parallèlement à sa passion depuis l’enfance : la pâtisserie

Thu, 8 Dec 2022 Source: www.bbc.com

Se réveiller un bon jour, démissionner de son travail qui lui assure une sécurité financière pour se consacrer à sa passion. C’est ce choix surprenant qu’a opté Margot Dioh Sarr. Plusieurs années plus tard elle ne regrette toujours pas son choix, ce qui était jadis une passion, est devenue entreprise qui emploie des travailleurs.

Après avoir fait des études en France, Margot Dioh Sarr retourne dans son pays pour commencer une carrière dans les Ressources humaines. Elle s’adonne parallèlement à sa passion depuis l’enfance : la pâtisserie.

Elle se forme toute seule en suivant des tutoriels sur internet, en suivant les blogs de certains pâtissiers.

« Lorsque je suis revenue m’installer au Sénégal, des amis m’ont dit : ‘’Mais pourquoi tu ne vendrais pas tes gâteaux ?’’ », se souvient-elle.

Elle décide donc de prendre des commandes tout en continuant son travail aux ressources humaines.

« Je me rappelle je prenais carrément des congés pour pouvoir honorer mes commandes », affirme-t-elle. Cependant, elle commence à crouler sous les demandes, ne pouvant plus concilier les deux activités, elle se voit dans l’obligation de faire un choix.

« Soit je continuais dans un boulot qui, certes, ramenait des revenus mais qui au final, ne m’intéressait pas tant que ça, soit plonger directement dans ce que j’aimais faire et ce que je savais faire, donc c’était les gâteaux », se remémore-t-elle.

Margot Dioh Sarr démissionne finalement de son poste en 2017 pour lancer Kanel. Un nom qui fait référence à l’épice de la cannelle mais qui rend également hommage à sa mère. « Il y a à Matam, dans le nord du pays, une ville qui s’appelle Kanel. Et ma mère est originaire de Matam, donc c’est un petit clin d’œil pour elle », déclare Mme Sarr.

Avant d’avoir ses propres locaux, Margot Sarr travaille seule pendant deux chez elle. C’est par la suite qu’elle installe son entreprise dans la maison qui l’a vue grandir.

« J’ai récupéré l’annexe, où en haut, il y a le labo, mon bureau et en bas, on a la boutique où on propose des produits » dit Margot Sarr.

A peine son entreprise lancée, survient la pandémie de covid 19. Ce qui refroidit ses partenaires qui voulaient accompagner sa petite boîte.

« Mes accompagnateurs étaient très pessimistes vraiment, c’était la crise. Il fallait juste rester tranquille. On m’a même conseillée de diminuer les salaires, et si je pouvais me séparer de quelques-uns de mes employés, de le faire », des propositions qu’elle balaie d’un revers de la main.

Son équipe et elle décide de se retrousser les manches et de faire face ensemble à la pandémie. Elle se rabat sur le commerce en ligne. En effet, elle expose virtuellement ses produits sur les réseaux sociaux. Ce qui l’a beaucoup aider à surmonter la crise et de ne pas licencier son personnel.

Elle décide d’ajuster son produits aux réalités locales et produit des gâteaux à base de fruits et saveurs locaux. Elle commence à travailler la fleur d’hibiscus plus connu sous le nom de bissap que l’on consomme généralement sous forme de boisson.

« Comme on a vu que le bissap marchait assez bien, on a commencé à tester d’autres produits [locaux] »,déclare Margot D. Sarr.

« Il y a le maad aussi, un fruit très prisé surtout par les femmes. A l’intérieur il y a des noyaux qu’on suce. En général on y met du sel, du sucre, donc c’est assez sucré-salé. C’est un fruit qui est un peu acide. »

« Et on l’a travaillé en tarte. En plus de la tarte maad, on retrouve le maad aussi bien en confiture à l’intérieur qu’en crème », poursuit-elle.  

Margot se rend compte très vite que sa clientèle est très friande de ces saveurs locales même si une bonne partie d’entre elle adore le chocolat.

Quelques conseils de Margot Dioh Sarr pour réussir sa boutique de pâtisserie :



  1. La passion : sans la passion, on baisse les bras. Avec la passion on a n’a pas l’impression de travailler, on fait ce qu’on aime. 
  2. La persévérance : il faut de la patience parce tout ne se fait pas du jour au lendemain.  
  3. La gourmandise : parce qu'il faut être gourmand pour créer, on partage ce que l’on aime 
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