Redevance forestière: les populations rompent le silence

Localisées dans les cinq régions forestières par la loi de finances de 2015, les communautés riveraines des zones forestières ont perdu leurs droits depuis la suppression de la Redevance Forestière Annuelle (RFA). Conséquences, ce sont deux millions de camerounais vivant dans les communautés villageoises crient à la violation de leurs droits. Même si depuis lors, elles demeurent engagées dans le contrôle de l'exploitation forestière. C'est pourquoi les communautés riveraines revendiquent que leur soient reversés la totalité de la RFA à elles dédiées. Un plaidoyer en ce sens a été exposé le 8 août 2017 au cours d'un point de presse organisé cumultativement par la société civile et certains chefs de cantons.

En effet, avec les 10% de la RFA, les communautés riveraines sont censées réaliser des projets tels que l'équipement des écoles, la fourniture en médicaments dans les aires de santé, la construction des écoles et des ponts d'eau, ou encore l'électrification rurale. "Privées de cette redevance qui s'élève souvent à des dizaines de millions FCFA, les communautés riveraines risquent de devenir des complices de l’exploitation forestière illégale", soutient Justin Kamga, coordonnateur de Forêt et Développement Rural (FODER). Dans la même lancée, ces communautés peinent à réaliser leurs projets, pourtant incontournable pour le développement local. En effet, l'argent de la RFA a pour vocation de réaliser les infrastructures éducatives, de santé, routières dans les villages riverains des forêts et à financer les projets socio-économiques des communautés.

Par ailleurs, il faut souligner que la gestion de la RFA par les communautés riveraines est souvent sujette à beaucoup de problèmes tels que la transparence, mauvaise utilisation, illégitimité des représentants des communautés, racket et détournement par les exécutifs communaux et les agents des finances, entre autres. "Nous pensons au niveau du FODER qu'il faille revoir le mécanisme de gestion de RFA au Cameroun. Il serait opportun de mettre sur pied un mécanisme qui permette de rendre cette gestion plus transparente. Aussi, le système de recouvrement mis sur pied, soit amélioré et qu'on puisse voir au niveau du trésor qu'il s'agisse de l'argent de la RFA", exhorte Justin Kamga.