Le Ministre des Travaux publics (MINTP) a visité les 11 et 12 novembre dernier les chantiers routiers des Régions du Centre, du Littoral, du Sud-Ouest et de l’Ouest. Cette visite a permis au patron des Travaux publics de confirmer ce que décrivait déjà en 2015 la «Situation de référence du réseau routier national», qui constatait une «dégradation avancée de bon nombre d’axes routiers».
Spécifiquement, l’axe routier national n°3 (Yaoundé - Douala - Limbe - Idenau) fait actuellement l’objet des travaux d’entretien confortatif, c’est-à-dire que «ce sont des travaux lourds qui sont faits pour améliorer le confort et la sécurité de l’usager», a expliqué Emmanuel Nganou Djoumessi au terme de sa visite.
Ces travaux, explique-t-il, consistent notamment à la réfection de la chaussée par le traitement des nids de poule, le traitement du faïençage, le traitement des accotements, c’est-à-dire, les dégagements pour créer davantage de visibilité et aussi, le renouvellement des équipements routiers (glissières de sécurité, signalisation horizontale et verticale) de même que le traitement et l’entretien de tous les ouvrages hydrauliques.
Ces travaux sont en cours entre Yaoundé et Douala par deux entreprises. Le groupement Sogea Satom/Roud’Af est sur le premier lot qui part de Yaoundé à Doupé (avec un budget de 7 019 528 604 FCFA) et sur le troisième lot qui part de Bekoko à Idenau (avec un budget de 5 165 540 884 FCFA). Puis l’entreprise Zerock qui part de Doupé au pont de la Dibamba (lot 2: 8 049 922 145 FCFA). Ces entreprises sont sur ces chantiers et sont tenues de les livrer dans les six prochains mois, indique le MINTP.
Il faut reconnaître, avoue le Ministre, que la situation des ouvrages hydrauliques est très préoccupante. «Les ouvrages hydrauliques que nous avons jusque-là identifiés sur ce tronçon de route sont au nombre de 337 (les recherches et les inspections se poursuivent). Parmi ces 337 ouvrages hydrauliques, il y a 319 buses métalliques. Ces 319 buses métalliques doivent être remplacées progressivement par des dalots. Ces buses métalliques n’ayant pas étés maintenues par un traitement anti corrosif ou réparées, ont atteint leur durée de vie. Le programme de remplacement est donc en cours. Déjà dans les contrats des travaux de ces entreprises (groupement Sogea Satom/Roud’Af et Zerock), il y a des prestations destinées à l’entretien et la réparation des buses métalliques (surveillance, contrôle et traitement anti corrosif)».
Dans ce même contrat, il y a le remplacement systématique, s’agissant du contrat de Zerock de deux buses métalliques que l’on ne pouvait plus entretenir. Emmanuel Nganou Djoumessi admet que la buse de Manyaï qui s’est affaissée pour aboutir à l’effondrement que nous avons enregistré dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier est l’une des buses qu’il fallait réparer. «Mais dès lors qu’elle s’est affaissée, le groupement Sogea Satom/Roud’Af qui était sur les lieux a été invité à procéder à son remplacement par un dalot. Ce groupement va donc construire un dalot au lieu-dit Manyaï et construire deux autres dalots à l’immédiat que nous avons identifiés, les buses métalliques sur place ne pouvant être entretenues ou réparées», explique-t-il.
«Le programme de remplacement des buses par des dalots est donc déjà en cours et les entreprises qui y sont vont déjà remplacer celles que nous avons identifiées comme insusceptibles d’être réparées. Il faut préciser que les importantes averses de la nuit du 20 au 21 octobre 2016, ayant contribué à l’élargissement du lit du cours d’eau Manyaï, associée à la durée de vie accomplie, ont précipité l’affaissement de la buse», conclut le MINTP.
Au sujet du tronçon de route Bekoko-Limbé-Idenau, les travaux sont déjà satisfaisants. L’Entreprise exécute maintenant les travaux de signalisation verticale et horizontale. Le groupement Sogea Satom/Roud’Af en charge de ces travaux est allé «assez rapidement», apprend-on.