Risque d’une nouvelle dévaluation du FCFA en 2018

Selon une étude faite par Kako Nubukpo au sein des économies de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEMAC) fortement dépendante des ressources pétrolières, leur réserve a baissé de 13% sur un an. L’économiste et ancien ministre de la Prospective du Togo est dans la perspective d’une dévaluation du FCFA dans deux ans.

«Que deviendra cette monnaie pour une économie en nette expansion comme la Côte d’Ivoire? S’interroge l’économiste face à d’autres économistes réunis autour de Jean Pierre Boris, le présentateur de l’émission «Éco d’ici, Échos d’ailleurs» sur RFI le 12 novembre dernier. Il faut donc des études prospectives très affinées au sein de la zone franc pour s’ajuster face à la conjoncture internationale en mutation permanente», révèle Le Quotidien de l’Économie du 16 novembre 2016.

«Le FCFA c’est quatre choses, il y a la parité fixe entre le CFA et l’Euro, il y a la libre circulation de capitaux entre la zone Franc et la zone Euro, et la centralisation des réserves de changes», explique l’économiste togolais. La conséquence, c’est qu’avec «tous ces éléments sans contrôle, ce qui se passe c’est que vous ne pouvez sans trop de difficultés rapatrier des fonds de la zone Franc vers la zone Euro». Cependant, la transférabilité des fonds est reconnue dans les textes, mais la pratique est plus ou moins longue.

Déjà, en avril 2016, l’avenir du FCFA se jouait à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. Quinze ministres des Finances des pays utilisant cette monnaie et le ministre français des Finances Michel Sapin se réunissaient pour faire le point sur les réformes en cours et à venir. Il s’est agi «d’intégration commerciale», jugée incomplète en raison d’une application insatisfaisante des règles douanières, et de «l’impact de la chute du cours des matières premières sur les pays de la zone», selon une source proche des discussions. Le débat sur le franc CFA est récurrent depuis la création de cette monnaie il y a soixante-dix ans.