Sécurisation des actifs résiduels des ex sociétés d’Etat: Motaze siffle la fin de la récréation

Paul Motaze, le ministre des Finances

Mon, 22 Nov 2021 Source: Horizons Nouveaux Magazine - N° 159

Depuis 2006, le cabinet Atou gérait sans partage et surtout sans rendre compte à qui que ce soit les actifs résiduels de 03 ex sociétés d’Etat privatisées et liquidées à la faveur du programme d’ajustement structurel qui s’est abattu sur le Cameroun depuis une trentaine d’années. Il s’agit de l’ex ONPC, l’ex ONCPB et l’ex RNCFC, des fleurons de l’économie camerounaise depuis le lendemain de l’indépendance qui ont tous contribué sensiblement au développement de notre pays mais malheureusement seront décapitées par les institutions de Bretton Wood au nom de la démocratisation de la vie publique et de l’amélioration des règles de gouvernance des ressources publiques.

C’est donc des centaines de milliards qui seront du jour au lendemain compromis dans cette opération dont personne n’a jamais dressée le bilan et encore moins fait l’inventaire de leurs patrimoines respectifs au moment des privatisations. Une aubaine qui bien évidemment a profité à plus d’un et même les professionnels des médias dont certains pour se taire, ont bénéficié des largesses de Lazare Atou. Une affaire qui défraie la chronique et dont personne n’osait s’attaquer de front malgré l’intérêt porté par ce dossier par le président de la République. Un verrou extrêmement empêchait jusqu’à une date récente de voir clair sur celui-ci malgré toute la bonne volonté de certains compatriotes dont l’un d’eux, Lazare Essimi Menye a selon des sources dignes de foi été contraint à l’exile pour avoir fourré son nez là où il ne fallait pas.

C’est d’ailleurs de justesse que Cyrus Ngoh l’actuel directeur général du port autonome de Douala a échappé au couperet il y a quelques semaines pour avoir osé revendiquer la rétrocession par le cabinet Atou des actifs résiduels appartenant à l’ex ONPC. Une tentative de kidnapping qui semble selon toute évidence se retourner contre les commanditaires désormais à l’étroit à la suite d’une enquête menée par le contrôle supérieur de l’Etat sur très hautes instructions du président de la République dont les résultats mettent plus que jamais à découvert toutes les indélicatesses dont le cabinet Atou est comptable. Il n’en fallait pas plus pour décider Louis Paul Motaze sévir avec fermeté conformément aux très hautes instructions du chef de l’Etat matérialisées par la clôture officielle de la gestion des actifs résiduels des ex sociétés concernées désormais reversée à la société de recouvrement du Cameroun.

Ni les pressions exercées sur Motaze et autres cabales n’y pourront désormais rien dans un contexte marqué par la volonté de Paul Biya de faire rendre gorge à tous ceux qui ont pillé ces actifs résiduels convaincus de faire partie des intouchables de la République.

C’est finalement à croire que Louis Paul Motaze est devenu le sapeur-pompier attitré des caisses de l’Etat lorsque l’on se souvient la manière avec laquelle il a mis hors d’état de nuire le réseau Emmanuel Leubou, l’unique fonctionnaire au monde qui durant une dizaine d’années a touché un salaire mensuel d’un milliard de francs CFA, désormais pensionnaire de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.

Vivement que le scandale des actifs résiduels débouche très rapidement au même résultat grâce à la fidélité envers la République et celui qui l’incarne de ce haut commis de l’Etat.

Source: Horizons Nouveaux Magazine - N° 159