La société active dans le palmier à huile est contestée depuis l'obtention d'une concession agricole de 20 000 hectares en novembre 2013. Elle fait l'objet d'une plainte de 244 fermiers pour "violation du droit de propriété". Une première audience est prévue le 9 novembre, a indiqué l'ONG Greenpeace ce mardi.
Article mis à jour mercredi 5 octobre 2016 : En amont de l’éventuelle reconduction de la concession de la SG-SOC, « une commission sera chargée d’évaluer les investissements engagés. Mais en règle général, un premier décret de trois à cinq ans est un préalable à la conclusion d’un bail de plus longue durée », a indiqué une source ministérielle sollicité par Jeune Afrique.
À un mois de la date théorique à laquelle Sithe Global-Sustainable Oils Cameroon (SG-SOC), la société camerounaise active dans l’huile de palme au sud-ouest du pays d’Afrique centrale, doit être fixée sur la prorogation de la concession de 19 843 hectares d’une durée de trois ans qui lui avait été accordée en 2013, elle doit faire face à nouvelle levée de boucliers juridiques.
Déjà contestée depuis ses débuts, SG-SOC avait annoncé, en juin 2015, son retrait de deux des trois zones (Mundemba et Toko) dans lesquelles elle avait engagé des plantations, préférant se concentrer autour du site de Nguti. Or, 244 fermiers de ce village et de celui voisin de Babensi viennent de déposer deux plaintes collectives à l’encontre de l’entreprise agro-industrielle pour « violation du droit de propriété », selon un communiqué diffusé par Greenpeace ce mardi 04 octobre. La première audience concernant cette plainte déposée le mardi 27 septembre a été fixée au 9 novembre prochain devant le tribunal de première instance de Bangem, dans le sud-est du Cameroun.
Zone de tampon de 5 kilomètres en question
« La population avait demandé à ce que SG-SOC respecte une zone tampon de 5 km autour de leurs fermes. Pourtant, la zone de concession délimitée par SG-SOC comprend de nombreuses fermes dans la forêt autour de Nguti, la preuve que l’entreprise a ignoré la zone tampon », indique le communiqué de Greenpeace, qui soutient depuis plusieurs années l’opposition au projet de SG-SOC.
Contactée ce mardi par Jeune Afrique, la direction de la SG-SOC n’était pas disponible pour commenter ce dépôt de plainte.
Le ministère camerounais des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, sollicité également par Jeune Afrique, était indisponible pour préciser les intentions de l’exécutif camerounais à la veille de l’expiration attendue d’ici novembre des concessions accordées en 2013.
Précédemment filiale du groupe américain Herakles Farms, ce dernier serait sorti du capital de SG-SOC en novembre 2015, toujours selon Greenpeace. Dans un courrier en date du 29 septembre 2015, adressé au secrétariat général de la présidence par Jonathan Watts, le directeur des opérations de SG-SOC, celui-ci fait état de « nouveaux investisseurs », sans en donner le détail. La composition actuelle de l’actionnariat de SG-SOC n’est pas connue.