Le 10 septembre 2024 marquera le début des procès au Tribunal de Westminster en Angleterre pour les auteurs présumés d’actes de corruption liés à la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Cette décision, révélée lors de la première partie de la résolution du conflit, représente une étape cruciale dans la lutte contre la corruption au sein du secteur pétrolier camerounais.
Les accusés, reconnus coupables de préjudices envers la compagnie pétrolière camerounaise, devront répondre de leurs actes devant la justice britannique. Adolphe Moukoudi, Directeur général de la SNH, a réaffirmé l’engagement de la société en faveur de l’éthique, soulignant l’importance de la transparence et de la lutte contre la corruption.
Cette affaire, qui a tenu en haleine le secteur pétrolier camerounais, a vu un verdict prononcé juste après que la SNH ait déposé une plainte auprès du Tribunal Criminel Spécial (TCS) au Cameroun. Le jugement de Westminster est perçu comme un pas significatif vers la résolution de cette affaire complexe.
La SNH espère que l’opération de Londres permettra de clore définitivement ce dossier et de rétablir l’ordre dans le secteur pétrolier camerounais. La société et les observateurs attendent avec impatience le déroulement du procès et espèrent que justice sera rendue, rétablissant ainsi la confiance dans l’industrie pétrolière du pays.
L’affaire de corruption qui accable aujourd’hui quelques acteurs de la filière pétrole et gaz au Cameroun n’est plus fiait banal, depuis que le 21 juin dernier, une filiale de Glencore a plaidé coupable de plusieurs chefs d’accusation de corruption. Les responsables de cette filiale du géant anglo-suisse ont en effet, reconnu avoir soudoyé des fonctionnaires dans les pays africains.
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Il s’agit du Cameroun, de la Guinée Equatoriale, de la Côte-d’Ivoire, du Nigeria et du Soudan du Sud. D’ailleurs, lors d’une audience du tribunal de la Couronne de Southwark à Londres, Glencore Energy a admis avoir versé plus de 28 millions de dollars de pots-de-vin pour garantir un accès préférentiel au pétrole et générer des profits illicites entre 2011 et 2016. Ce 21 juin donc à Londres, Glencore a plaidé coupable de 7 chefs d’accusation de corruption.
La multinationale anglo-suisse a finalement admis avoir versé à la Société nationale des hydrocarbures (Snh) et à la Société nationale de raffinage (Sonara), 10 532 712 euros, soit 7 milliards de Fcfa. Pourtant, la société ne sera condamnée que les 2 et 3 novembre prochain au Royaume-Uni.
L’on se souvient que l’affaire ne s’était ébruitée que lorsque des procédures ont été engagées aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Ceci depuis 2018 pour des faits de corruption et de manipulation des prix sur le marché pétrolier. Des faits pour lesquels, le négociant de matières premières avait plaidé coupable et s’était engagé à payer 1,5 milliards de dollars Us aux Etats-Unis.
En Afrique et au Cameroun en particulier, Glencore n’a encore rien proposé même si dans ses aveux, le négociant reconnaît avoir eu la liberté de trafiquer à sa guise, en échanges de ces pots-de-vin, les prix de vente du pétrole, en faisant perdre au pays de sommes considérables que seuls des audits indépendants et sérieux pourront établir la réalité et la sincérité.
En raison de ces aveux donc, ces faits de corruption sont plus que jamais avérés. Surtout que le Cameroun n’est pas le seul pays africains sur la liste. Seul fiait majeur, Glencore a déjà pris ses responsabilités en opérant des changements radicaux dans son management. Des changements qui ont contraint à la sortie son principal actionnaire et Pdg, Ivan Glasenbeig. Qu’en sera-t-il avec les pays convaincus de corruption comme le Cameroun ? Mystère et boule de neige.