Vu que l’amélioration de la compétitivité de la filière coton fait partie des axes d’intervention prioritaires au Cameroun, l’entreprise publique camerounaise la société de développement du coton (SODECOTON) s’engage à accorder une place plus grande au coton transgénique en le relançant après un test d’expérimentation non satisfaisant.
Pour la campagne écoulée 2017-2018, le pays a enregistré une production de l’ordre de 254 000 tonnes de coton graine et 207 000 tonnes de coton fibre. Ce résultat est stable par rapport à celui des années précédentes, où la moyenne s’élevait à 260 000 tonnes, selon les statistiques révélées par la SODECOTON à Xinhua lors d’un salon national de l’industrie du Cameroun.
Au cours des dernières années, la SODECOTON avait tenté l’expérience de la culture du coton OGM ou transgénique, à Bocklé, une zone de production où quelques champs pilotes avaient été aménagés. L’initiative s’était soldée par un échec, à cause de l’inorganisation des planteurs, a expliqué un responsable administratif de l’entreprise.
LIRE AUSSI: La Sodecoton réclame 15 milliards de FCFA à l’Etat
“Le coton OGM demande beaucoup de discipline. Les planteurs, vieux pour la plupart, sont habitués à d’autres techniques culturales, qui ne sont pas faciles pour eux à abandonner”, a-t-il ajouté.
Il faut ajouter les réticences engendrées par les remous causés par une grande campagne menée par des organisations de la société civile contre le coton transgénique au Burkina Faso, le plus grand producteur de coton africain.
Une campagne similaire mais peu intense avait eu lieu au Cameroun, sans effets. Ce coton est pourtant présenté comme un produit à haut rendement.
Au Cameroun, la culture du coton est une des principales sources de revenus de l’Etat et une des principales filières de croissance économique nationale. Elle fait intervenir environ 600 000 planteurs, encadrés par la SODECOTON, qui finance leur activité par l’octroi des crédits de campagne.
Pour l’heure, les rendements à l’hectare se situent à 1 450 kilogrammes. La moitié de la production est exportée à l’état brut, principalement vers le Bangladesh et l’Inde, selon les statistiques issues de la campagne 2016-2017.
Poussée à se réformer et à être plus performante afin d’aider à améliorer la productivité et la compétitivité de la filière textile du pays, la SODECOTON, après une période d’observation, a annoncé son intention de relancer son projet de coton transgénique.
Pur éviter un nouvel échec, l’entreprise concentre son attention sur des jeunes agriculteurs, qui représentent, selon elle, l’avenir de la culture du coton, car ils sont plus aptes à assimiler les techniques transgéniques concernées.
Le coup d’envoi sera donné, a-t-on appris auprès de la SODECOTON, par la création d’une ferme expérimentale, “dans une zone bien localisée”, mais pas encore désignée.