C'était dans les coulisses depuis un long moment mais c'est en voie d'être effectif dans les jours qui vont suivre. Société Générale va fermer sa holding de la région Afrique centrale et de l’Est. En charge de coordonner les activités du groupe français dans la Cemac, à Madagascar et au Mozambique, la holding régionale de Société Générale, pilotée jusqu’ici par la Sénégalaise Marème Mbaye Ndiaye, va fermer boutique sous peu. Un pas de plus vers le retrait du marché africain qui s’accélère désormais.
En avril dernier, il avait été que le groupe allait se retirer du marché du Cameroun. L’annonce faite sur le site Internet Boursorama le 2 mai dernier évoque comme principale raison le redressement de la rentabilité de cet établissement bancaire basé en France.
Le groupe bancaire a même déjà chargé la banque d'affaires Lazard « de trouver des repreneurs pour racheter ces trois filiales africaines ». La raison de cette décision serait la nécessité pour la multinationale de « redresser sa rentabilité ». Joint au téléphone, l’un des responsables de la banque au Cameroun n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet.
Pour Georges Meka Abessolo, expert en banque et finance, ce fait était prévisible. Il y a d’abord qu’en décembre 2023, la Société générale cédait ses filiales au Burkina Faso et au Mozambique. Cinq mois plus tard, elle annonçait sa sortie du Congo, de la Mauritanie, de la Guinée équatoriale et du Tchad, de même qu’elle vendait les parts (57,66%) qu’elle détenait dans le capital de sa filiale marocaine. Selon ce spécialiste, plusieurs autres raisons peuvent justifier ce départ.
Il faut souligner que, outre Société générale, plusieurs banques britanniques et françaises désinvestissent de plus en plus sur le continent. Avant les cas suscités, BNP Paribas avait considérablement réduit son positionnement en Afrique. Toujours présente en banque de détail au Maroc et en Algérie, elle a signé des accords de cession en 2022 pour ses participations au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Entre 2019 et 2020, elle était parvenue à revendre ses 47 % dans sa banque gabonaise, et avait cédé le contrôle de son entité en Tunisie.