Soupçons de manipulation chez CAMTEL

Ce soupçon nait de la désolidarisation des branches du Syndicat National de la Communication (SYNACOM) concernant le préavis de grève qui annonçait un mouvement d’humeur le 22 octobre 2016 au sein de Cameroon Telecommunications (CAMTEL).

Dans une correspondance qu’il dit avoir adressée à son Président national, d’une part, Jean Manga Amougou, le Président de la section du SYNACOM CAMTEL, accuse le président national Pierre Louis Mouangue de n’avoir pas consulté la section qu’il dirige «pour comprendre ensemble la démarche à entreprendre», et d’autre part, il accuse le Président national d’ingérence. Car, pour lui, les dispositions ont déjà été prises par le patronat pour apporter des solutions aux revendications des employés de CAMTEL.

Pierre Louis Mouangue, face à ces accusations, dénonce les pratiques peu orthodoxes qui selon lui se trouveraient à l’origine de cette initiative. Il souligne qu’il a fait parvenir par lettre le 21 septembre 2016 au DG de CAMTEL, une kyrielle de revendications des employés. Pour lui, le président de la section locale a fait une sortie épistolaire. «Il importe de vous informer que la situation que vous décrivez comme étant délétère ne l’est pas du tout», écrit le Président du SYNACOM CAMTEL.

Selon le Président national du SYNACOM, cette attitude est paradoxale et controversée. Dans Le Quotidien de l’Économie du 17 octobre 2016, il souligne que cet état de choses est attribué à la grande proximité entre Jean Manga Amougou et David Nkoto Emane, le DG de CAMTEL qui l’aurait «contraint» à signer cette lettre. «C’est comme s’il l’a signé avec un pistolet posé sur la tempe», commente le syndicaliste.

«Il ne suffit pas de défendre unilatéralement les droits des employés, mais il faut aussi considérer les intérêts de l’entreprise. Nous sommes conscients de la situation financière actuelle de CAMTEL, qui ne lui permet pas de tenir ses multiples engagements», se défend à son tour le Président du SYNACOM CAMTEL. Une source ajoute que le président national s’acharne sur l’entreprise parce qu’il est un ex-employé de celle-ci. «Il fait tout cela parce qu’il a travaillé à CAMTEL, car il ne s’est jamais engagé avec la même détermination pour la défense des autres entreprises qui ont également des branches du SYNACOM, notamment la CRTV, Orange ou MTN, entre autres».