Pour l’institution de Bretton Woods, le pays joue un rôle majeur dans la mise en œuvre des recommandations de Yaoundé destinées à relancer l’économie de la sous-région.
Le 30 août dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a rendu un rapport sur le Cameroun. Il s’agit d’un document réalisé à l’issue des entretiens avec les autorités camerounaises sur l’évolution et les politiques économiques du pays sous-tendant le programme actuellement mis en œuvre avec l’appui du FMI. La conclusion de ce programme est l’un des volets de la stratégie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), arrêtée lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la sous-région tenue à Yaoundé. Son objectif est notamment de permettre une reconstitution des réserves de change de la communauté en vue d’éviter une dévaluation du francs CFA, la monnaie communautaire.
Plus d’un an après ce sommet des chefs d’Etat, cette stratégie progresse. «Tous les pays de la CEMAC mettent aujourd’hui en œuvre des programmes de réformes soutenus par le FMI et les principaux partenaires au développement.
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Les ajustements budgétaires et extérieurs s’opèrent à des rythmes différents, mais les déficits budgétaires et du compte courant ont diminué en 2017, et les réserves de la BEAC se stabilisent progressivement», constate le FMI. «Le rôle de chef de file joué par le Cameroun pour ramener son ajustement budgétaire en conformité avec les objectifs du programme a été essentiel pour la constitution des marges de manœuvres budgétaires et extérieures de la région », souligne pour sa part, le conseil d’administration de l’institution. Les chiffres le montrent d’ailleurs. En mars 2018, le Cameroun détenait à lui seul un plus de la moitié des avoirs extérieurs de toute la Cemac.
C’est depuis le déclanchement de cette crise que le Cameroun, à travers son chef de l’Etat, assure ce leadership. C’est d’ailleurs sous l’invitation du président Paul Biya que s’est tenu, en décembre 2016, le sommet extraordinaire de Yaoundé qui a évité une dévaluation du franc CFA à la sous-région. Au cours de ce conclave, le chef de l’Etat avait une fois de plus fait valoir son génie politique et sa parfaite maîtrise des grandes questions qui interpellent la Cemac.
Ce rôle de chef de file que le FMI ne doute d’ailleurs pas que le Cameroun va continuer de jouer. Pour cela et étant donné les risques considérables qui entourent le programme, les administrateurs encouragent les autorités à s’en tenir strictement aux objectifs budgétaires révisés pour 2018 et à économiser toutes recettes exceptionnelles issues de la hausse des prix du pétrole.