Suspension : Camair-Co sollicite l'arbitrage de Mebe Ngo'o

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Mon, 27 Jun 2016 Source: Le Jour

Jean Paul Nana Sandjo dénonce une sanction inopportune, injustifiée tandis que d’autres langues se délient sur les dessous de la crise.  

Dans les locaux de Camair-Co où des réunions se multiplient, depuis le 21 juin 2016, date de la suspension des vols de la compagnie aérienne nationale à destination de l’Union européenne, le temps de la conciliation est terminé. A demi-mots, des cadres de cette entreprise s’expriment de façon virulente, sur un complot « à un très haut niveau pour placer certaines personnes à la tête de la  compagnie ».

En clair, la suspension de Camair-Co, signée de la Directrice générale de la Cameroon Civil Aviation Authority (Ccaa), Paule Assoumou Koki, marque une ultime phase des conflits récurrents entre acteurs visibles et invisible pour le contrôle de la gestion de la compagnie. « C’est pas un fait du hasard si cette décision intervient quelques jours seulement avant le retour du chef de l’Etat au bercail », note un cadre de Camair-Co qui rappelle que chaque décision importante visant à « fragiliser » Camair-Co et ses dirigeants intervient toujours comme un message à l’endroit du président Biya.

Deux jours après la décision de Paule Assoumou Koki, soit le 23 juin 2016, le Directeur général de Camair-Co, Jean Paul Nana Sandjo a saisi le ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o. « Les raisons évoquées par la Ccaa pour nous sanctionner ne sont pas exactes. En effet, nous avons transmis l’ensemble de la documentation requises par l’Easa (Ndlr l’Agence européenne pour la sécurité de l’aviation) dans les délais prescrits, et avons reçu de cet organisme un accusé de réception en bonne et due forme », écrit-il.

Cette sortie du Dg Camair-Co serait consécutive à une réponse de la directrice générale de la Caa qui aurait fait dire au Mintransports que le dossier transmis aux fins de l’obtention de la certification Easa était incomplet. Le directeur général de Camair-Co précise alors que la décision l’Autorité aéronautique de restreindre le certificat de transporteur aérien de sa compagnie est « inopportune, injustifiée, et s’assimile à un abus d’autorité, Camair-Co n’ayant enfreint aucune des lois, règles et autres textes qui régissent l’exercice de l’aviation civile au Cameroun ». Par conséquent, Jean Paul Nana Sandjo sollicite une prompte intervention du Ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o auprès de la Caa, « pour qu’elle rapporte cette sanction injustifiée, infligée à Camair-Co ».

Ngoh Ngoh

La nouvelle affaire Camair-Co-Ccaa aurait-elle un lien avec le ministre des Transports Mebe Ngo’o ? « Non », répond une source proche de Nana Sandjo. Quid de bonnes relations jadis invoquées entre le Dg de Camair-Co et l’actuel secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Le Jour a appris que s’il ne tenait qu’à Ferdinand Ngoh Ngoh, Nana Sandjo ne serait plus Dg de Camair-Co.

Une source du Jour indique que la Caa ne peut en aucun cas décider de suspendre les vols Camair- Co à destination de l’Europe s’en en informer au préalable la présidence, c’est-àdire le Sgpr, étant entendu que le Mintransports n’a pas été saisi. Or, c’est à son arrivée à Yaoundé que le chef de l’Etat, Paul Biya a appris la nouvelle. Surtout que la suspension de la Ccaa est intervenue alors que 320 passagers Camair-Co aux départs du Cameroun et de l’Europe avaient dument payé leurs billets.

Plus grave encore, 45 militaires tous grades et rangs confondus en fin de formation en France et attendus au pays pour des missions stratégiques se sont retrouvés bloqués à Paris. C’est du reste cet incident qui a contraint des officiels diplomatiques camerounais en poste en France à saisir le président Biya. Notre source précise que les organisateurs du manège « avaient déjà préparé les décrets ». L’on annonce pour ce lundi, une réaction du président du Conseil d’administration de Camair-Co, Edouard Akame Mfoumou.

Source: Le Jour