C’est le 3 septembre 2015 que le Premier Ministre Philémon Yang a signé un décret qui interdisait la vente libre des puces électroniques et obligeait tous les abonnés à se faire identifier dans les 60 jours qui suivaient la signature du décret: «Les abonnés qui n’ont pas eu à se faire identifier correctement verront leurs puces désactivées.
Autrement dit, ils ne seront plus accessibles dans le réseau. La réactivité ne sera possible que s’ils se rapprochent de l’opérateur de téléphonie chez qui ils sont clients». Quelques jours plus tard, le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) indiquait que: «Les opérateurs de téléphonie devront mobile devront identifier tous leurs abonnés à l’aide d’un système d’identification harmonisé disposant d’un module de détection automatique des du code MRZ de la pièce d’identité présentée par l’abonné».
Dans sa publication du 9 juin 2017, Le Quotidien de l’Economie souligne que malgré l’interdiction conjointe du Premier Ministère et du Minpostel, ces mesures peinent à être appliquées. Dans les rues de la ville de Douala notamment, il est toujours aussi aisé de se procurer une carte SIM. Sauf que les vendeurs disent procéder à l’identification de l’acheteur à l’aide d’un téléphone androïde, avant de lui remettre la puce.
L’Agence de régulation des télécommunications (ART) organise pourtant des campagnes contre la vente des cartes SIM activées au bord des routes. Ce sont les opérateurs de téléphonie mobile eux-mêmes qui mettent ces puces en vente, puisque ces vendeurs ambulants sont habillés aux couleurs et logos des différents opérateurs. Dans un rapport publié en 2016, les délégations régionales de l’ART pour le Littoral, l’Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest se plaignaient du non-respect des modalités d’identification des abonnés.
Ce qui se traduit par des numéros à identification incomplète, des numéros à identification douteuse, et des numéros actifs sans identification. Le rapport indiquait que les opérateurs qui ne se conforment pas à la règlementation en vigueur s’exposent à des sanctions pécuniaires: une amande pouvant s’élever à des milliards de FCFA, en fonction du nombre de cartes SIM non identifiées.