Téléphonie mobile: 13 milliards emportés chaque année par la fraude

Comment peut-on utiliser frauduleusement un réseau de communication ouvert au public ? La réponse à cette question est schématisée par Le Quotidien de l’économie (LQE) dans son édition du 8 octobre 2015.

«Quelqu’un vous appelle de l’Allemagne par exemple, mais c’est un numéro MTN ou Orange ou Nexttel qui s’affiche sur votre écran. Techniquement, vous avez été victime de la Simbox, une sorte de boîtier équipé de cartes Sim et connecté à Internet haut-débit comme la Wibox…Grâce à cet équipement, l’opérateur de la Simbox peut modifier l’identification de la source de l’appel», écrit LQE.

A en croire le journal de la valeur ajouté, «au regard de la loi, explique les experts des communications électroniques au Cameroun, il s’agit d’une utilisation frauduleuse à des fins personnelles d’un réseau de communications ouvert au public. Mais encore, c’est un cas d’usage d’équipements terminaux non homologués».

Une pratique évidemment qui n’est pas sans conséquence pour les victimes (abonnées, opérateurs de téléphonie et Etat). En effet, le journal renseigne que selon l’Agence de régulation des Télécommunications, «près de 60 millions de minutes d’appels entrants ont été détournées en 2014. La situation sera pire en 2015. Et pour cause, entre janvier et août 2015 65 millions de minutes ont déjà été détournées par les opérateurs de Simbox».

En convertissant ces minutes, fait savoir LQE «on compte plus de 13 milliards de Fcfa perdus par les opérateurs entre janvier 2014 et août 2015. Des pertes qui touchent également les recettes fiscales.

«Pour le cas du Cameroun, 13 milliards de pertes observés chez les opérateurs entraîne un trou d’au moins 3 milliards au niveau des recettes fiscales», informe le quotidien privé qui tire ces chiffres de MTN Cameroon. Cet opérateur organise d’ailleurs ce vendredi à Yaoundé un séminaire afin de sensibiliser le public.