Depuis 2010, le Cameroun est considéré comme une destination touristique par l’Organisation mondiale du Tourisme. Mais ces dernières années, les attaques de Boko Haram, entre autres «épreuves», ont négativement impacté le secteur. Le gouvernement camerounais s’engage cette année à mettre fin à cette douloureuse expérience.
Le Cameroun veut s’imposer comme une destination touristique en Afrique. Et le pays semble avoir tous les atouts pour atteindre cet objectif. Avec sa forêt équatoriale, le Cameroun, un pays dominé par l’un des massifs montagneux les plus hauts d’Afrique, est bordé par l’océan Atlantique sur des centaines de kilomètres. D’ailleurs, à cause de la concentration de toutes les spécificités du continent noir sur son territoire, le pays de Paul Biya est souvent qualifié d’Afrique en miniature.
Fort de ces spécificités touristiques, le gouvernement camerounais veut atteindre cette année le nombre d’un million de touristes, soit près du double du nombre de visiteurs de l’année dernière.
Un boom qui va parallèlement booster les recettes touristiques du pays. Selon les projections du ministère du Tourisme et des loisirs (MINTOUL), un million de touristes équivaudrait à quelque 75 milliards de francs CFA de frais de visa, à 10 milliards de Fcfa de frais de timbres d’aéroport et à 120 milliards de Fcfa de taxes touristiques reversées à l’État. Entre autres recettes, c’est un volume total de 1 000 milliards de francs CFA pour le pays de l’Afrique centrale. Si pour l’heure les autorités camerounaises n’ont pas encore dévoilé le plan de relance du secteur, il est certain que les travaux du centre touristique dans la ville de Douala, financé par le fonds d’investissements britannique Actis, seront lancés dès le mois de novembre 2017. Le centre coûtera 80 milliards de francs.
De nombreux défis
Cependant, d’autres investissements sont nécessaires. Car malgré ses paysages magnifiques, le pays reste encore une destination de second choix pour de nombreux touristes. Coût élevé des billets d’avion et taxes aéroportuaires, mauvais accueil généralement réservé aux touristes,… les goulots qui étranglent le secteur touristique sont très nombreux, selon un rapport du gouvernement daté de 2013.
A cela, il faut ajouter les nombreuses attaques terroristes perpétrées par Boko Haram, notamment dans la partie septentrionale du pays. Elles sont tellement nombreuses que certaines chancelleries ont été obligées de mettre le Cameroun sur leurs listes des pays à éviter.
Mais ce n’est pas tout, car il a y également les tracasseries auxquelles les touristes sont victimes régulièrement. S’ils sont nombreux à admirer les feux de camp et danses traditionnelles au pied des magnifiques chutes de la Lobé de Kribi, les touristes se plaignent souvent des raquetteurs. Les commentaires sur les sites de réservation évoquent même des conditions d’hébergement et de restauration qui laisseraient à désirer.