Beaucoup arrivent à Yaoundé sans savoir que l'aéroport de Douala a été fermé. De plus, ils doivent se débrouiller pour retrouver leur ville de destination.
Sur le parking payant de l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, un homme, bagages en main, ne cache pas sa colère. Son atterrissage prévu à Douala, a été détourné vers Yaoundé. Au sortir de là, croyant trouver un moyen de transport mis à sa disposition par la compagnie pour rallier Douala, c'est aux propositions des taxis et autres transporteurs qu'il est confronté.
Cet imprévu n'a pas pour seule conséquence de bousculer son emploie de temps. Le passager doit également plonger dans son portefeuille pour trouver les 13 000 Fcfa demandés par les agences pour rallier Douala. Dans le hall, le constat est encore plus frappant. Alors qu'ils viennent d'atterrir à Yaoundé, une dizaine de passagers cherche désespérément des renseignements. Comment vont-ils faire pour rejoindre Douala ?
Qu'est-ce qui est prévu ? Y aura-t-il un véhicule affrété par la compagnie pour les transporter ? Les questions posées aux agents du centre d'informations des Aéroports du Cameroun (Adc) et à quelques représentants des compagnies de transport encore en poste montrent que la réponse à leurs questions est la chose le plus difficile à trouver.
L'atterrissage à Yaoundé n'était pas connu
De l'avis de la plupart des passagers rencontrés à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, l'information sur la fermeture de l'aéroport international de Douala n'a pas été donnée. Ceux qui étaient au courant de l'information, disent avoir été informés par des proches, ou à travers les médias. C'est ce que confirme Roy.
«J'ai réservé mon billet depuis des mois. L'atterrissage était prévu pour Douala. Je n'ai reçu ni mail, ni appel téléphonique pour m'informer du détournement du vol vers Yaoundé. Ce n'est que lorsque je descends de l'avion que je reconnais Nsimalen», raconte-t-il. «Ceux qui avaient de l'argent ont pris les agences, mais dans la plupart des cas, ceux qui ont pris le même vol que moi ont choisi d'appeler un proche vivant à Yaoundé pour venir les prendre».
Une version qui justifie l'accalmie constatée au niveau des agences de transport inter-urbain. «Depuis hier, on peine à charger un bus. Lorsqu'un avion atterrit, c'est à peine si on a une vingtaine de passagers. Ils arrivent au compte-goutte, prennent des renseignements avant de payer le billet», raconte un chef d'agence de Touristique rencontré à l'aéroport. Pour lui, tous les passagers ne paient pas toujours.
La plupart demande qu'on vienne les chercher. Seule une poignée part directement sur Douala. «Généralement, on est obligé de les ramener à l'agence de Yaoundé pour compléter le reste de places, avant de partir sur Douala», conclut-il.