Tracasseries policières et douanières, discrimination, non respect des quotas de chargement sont quelques-uns des griefs décriés par les camionneurs.
«Les transporteurs souffrent. Le secteur se porte mal. Le secteur est miné par des injustices et discriminations de tous ordres. A titre d’exemple, pour un voyage de Douala pour Ndjamena, on dépense en moyenne 1,5 millions Fcfa pour toutes les tracasseries routières ».
A l’instar d’Amadjoda, les transporteurs n’ont pas manqué d’exprimer les difficultés qu’ils rencontrent dans leur secteur d’activité au cours de la rencontre d’échange des transporteurs, membres de l’Organisation des transporteurs du Cameroun (Otcam). La rencontre qui s’est tenue jeudi 26 janvier 2017, au lendemain de la cérémonie d’installation officielle du nouvel exécutif de l’Otcam, a permis aux camionneurs de poser leurs problèmes et de réfléchir ensemble sur les solutions.
Parmi les problèmes évoqués, le non-respect des quotas de transport des marchandises entre les transporteurs camerounais et étrangers ; la chute du prix du transport. Et, à titre d’illustration, « avant, pour un voyage, on payait 4,2 millions Fcfa. Maintenant, le voyage coûte 2,5 millions Fcfa et, si on retire à cela les dépenses effectuées du chargement de la marchandise au Port de Douala, pendant le voyage, à la frontière tchadienne jusqu’à l’arrivée, dépenses chiffrées à près de 2 millions Fcfa, on constate que le transporteur ne possède rien à l’arrivée », dénonce Oumarou Bouba.
Les transporteurs dénoncent l’excès de formalités et de barrières au Port de Douala. « On paie 10 000 Fcfa pour accéder au port, on monnaye pour avoir la balise. Les camions mettent trop de temps au Pad pour les chargements. L’activité se meurt.
Conséquence, 80% des transporteurs ont chuté. Nous devons nous organiser pour résoudre nos problèmes », note Amadjoda. Surtout que les problèmes sont multiples. Les transporteurs dénoncent le fait que les étrangers évoluant dans le même secteur d’activité possèdent l’immatriculation camerounaise et transportent la marchandise au détriment des Camerounais. «Ce qui n’est pas normal », clament-ils.
Mais, des solutions existent. A en croire Ibrahima Yaya, président de l’Otcam, « il faut sauver le secteur du transport. Cela passe par la création de nouveaux transporteurs. Il faut encourager et soutenir les petits transporteurs pour qu’ils deviennent grands.