Après le bond des années 80, les sociétés étatiques de promotion du logement sont en quête d’un nouveau souffle.
Instituée en 1985 par l’Assemblée générale des Nations unies, la Journée mondiale de l’habitat, cuvée 2016, a été célébrée hier, non sans toucher le Cameroun. Le thème, « le logement d’abord » interpellait notre pays, en raison d’un déficit d’un million et demi de logements, selon des indications fournies par JeanClaude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain. Le gap entre les besoins et les logements disponibles est communément partagé à travers le monde.
Onu-Habitat estime qu’il faudra construire un milliard de nouveaux logements d’ici à 2025, pour accueillir 50 millions de nouveaux citadins chaque année. Dopée dans notre pays par une croissance démographique urbaine de 7%, la demande en logements se heurte, quant à l’offre, à un renchérissement des matériaux de construction et du coût de la vie qui excluent de plus en plus les franges vulnérables de la population de l’auto-construction et font hésiter des investisseurs potentiels.
En plus d’un accès de plus en plus difficile à la propriété foncière et au crédit immobilier. Les sociétés étatiques chargées de la promotion du logement, à l’instar du Crédit foncier du Cameroun et de la MAETUR (Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux) semblent moins performantes, après l’élan des années 1980 qui a permis un accès massif au logement et la création de grands quartiers modernes, à l’instar de Biyem-Assi, à Yaoundé ou Akwa-Nord à Douala. La lueur d’espoir demeure, à l’heure actuelle, dans un programme de construction de dix mille logements sociaux par l’Etat et dont les opérations d’attribution des premières habitations mises sur pied ont commencé.
Dans la mouvance d’une offre limitée de l’Etat, l’on doit, à côté de l’auto-construction, une grande part des logements urbains à l’initiative privée. Cependant, des projections faites dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), permettent d’espérer de meilleurs lendemains. Avec la mise en place rêvée d’un Fonds national de l’habitat, d’un Office du logement social, d’une Bourse de matériaux de construction, d’un Fonds de promotion du logement social, d’un Fonds de constitution de réserves foncières.