Le député Jean Michel Nintcheu, membre du Front social démocratique (SDF, opposition), a fustigé la «concurrence déloyale qui est de surcroît déséquilibrée» de plusieurs multinationales exerçant dans le secteur pétrolier, mais qui désormais se lancent dans le commerce de détail des produits autres que le pétrole notamment dans l’agroalimentaire.
Dans une tribune en direction des autorités, cet élu vise particulièrement le groupe Total, qui s’est lancé dans le commerce de proximité à travers «une prolifération de smarts ou échoppes» dans ses stations-service sur toute l’étendue du territoire «en violation de la réglementation».
«Total et d’autres multinationales installées au Cameroun n’ont pas vocation à faire dans la distribution et le commerce de proximité dans le secteur de l’agroalimentaire», insiste Jean Michel Nintcheu pour qui cette intrusion dangereuse «résulte d’une absence de volonté politique des pouvoirs publics de protéger les petites et moyennes entreprises».
Le député constate aussi «une invasion exponentielle et sans régulation des espaces marchands du pays par des colonies de peuplement asiatiques, et surtout chinoises, qui ont fini par créer des bantoustans dans les grands espaces commerciaux avec tout ce que cela entraîne comme monopolisation du commerce de détail de certains produits et chômage des compatriotes commerçants de détail».
Interpellé récemment à cet effet, au cours des questions orales aux membres du gouvernement sur la nature des conventions commerciales entre le Cameroun et certains pays, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a, à la stupéfaction générale, reconnu qu’il n’y avait pas de convention régissant l’exercice de l’activité commerciale entre le Cameroun et la Chine et qu’il y a des abus des hommes d’affaires chinois.
Pour M. Nintcheu, «dans un pays normal qui protège ses citoyens, l’activité commerciale doit contribuer à la compétitivité, à la création d’entreprises génératrices d’emplois et à la lutte contre le chômage».
Et de proposer, pour ne pas assister à l’asphyxie de la quasi-totalité des acteurs exerçant dans la distribution des produits agroalimentaires dans les villes camerounaises, l’interdiction du commerce illicite de détail et de proximité de ce secteur d’activité aux multinationales pétrolières.