Douala. Des jeunes de la capitale économique gagnent près de 10 000 F. Cfa par jour en fabriquant des parpaings.Carrefour cité des palmiers ce 18 décembre 2015. Yvan, 22 ans, pousse une brouette de sable. Il se dirige aux abords du fleuve Kondi.
Il déverse le contenu de sa brouette sur le sol. Il refait le même geste à quatre reprises. Le jeune garçon s’arrête un instant et lance au reporter du Jour : « c’est du sable qui vient de la région du Mungo ». Yvan prend ensuite un sac de ciment importé, le déchire et le verse sur le tas de sable.
A l’aide d’une pelle, il rend le mélange homogène. Il y ajoute ensuite de l’eau au fur et à mesure. Huit à dix seaux d’eau de 10 litres au total. «La quantité d’eau dépend de la température du jour. Quand il fait trop chaud, on met beaucoup d’eau et moins d’eau quand il fait froid », explique-t-il en remplissant le mélange dans un moule.
Yvan démoule les parpaings à chaque fois en les disposant par rangées. D’après Yvan, deux à trois jours de séchage suffisent pour pouvoir déplacer les parpaings et les regrouper en tas. Rodolphe, un autre fabriquant qui assiste Yvan ce jour, déclare qu’il faut attendre au moins une semaine avant de procéder à la vente. Les prix des parpaings varient en fonction des dimensions apprendon.
Les 15x40 cm qui sont les plus prisés, coûtent 200 F. Cfa l’unité.
Les 12x50 cm valent 225 F, les 20x40 cm 300 F et les 10x40 cm 175 F.
La vente se fait sur place. Par contre, si le client sollicite une livraison à domicile, il doit débourser entre 25 F et 50F de plus par parpaing et en fonction de la distance. A en croire Yvan, avec un sac de ciment, il peut fabriquer 65 parpaings.
Par jour, il utile cinq à six sacs de ciment. Le jeune garçon gagne alors plus de 8 500 F. Cfa par jour, à raison de 1 700 F par sac. En plus des parpaings, Yvan fabrique aussi d’autres accessoires servant à la construction.
Le maçon confie qu’il pratique cette activité depuis trois ans. Après l’obtention de son baccalauréat F8 en 2011, le jeune bachelier perd ses deux parents. Il ne peut plus compter que sur lui-même pour survivre. Il décide alors de se lancer dans la fabrication des parpaings.
C’est d’ailleurs grâce à l’argent gagné dans cette activité qu’il paye avec le soutien de son frère ainé, les frais de scolarité universitaires de son petit frère. « J’ai cessé de rêver. Mon seul souhait c’est d’arrêter de travailler pour les autres. Je veux avoir ma propre fabrique », projette-il le regard déterminé.