Un vent de modernité souffle sur le Port de Douala

Port Douala2 Le Port de Douala a acquis quatre engins flottants

Mon, 18 Jun 2018 Source: Les Afriques N° 383

L’enlèvement des épaves de navires qui jonchent les quais, l’acquisition de quatre engins flottants, la reconstruction du duc d’Albe pétrolier sont entre autres, des actions visant à renforcer la compétitivité du port de Douala.

La place portuaire de Douala est résolument déterminée à renforcer son leadership dans la côte ouest africaine. Depuis sa nomination en août 2016, le directeur général du Port autonome de Douala (PAD) Cyrus Ngo’o a fait de la compétitivité de la place portuaire l’une de ses priorités. Dans ce sens, une batterie de dispositions ont été mises en place pour amorcer sa phase de rénovation et transformation physique.

Parmi ces mesures, l’on peut citer les sept actions inscrites dans le plan stratégique du PAD notamment le processus d’autonomisation du dragage du port qui va se renforcer avec l’acquisition, d’ici la fin de l’année en cours, d’une drague aspiratrice pour l’entretien permanent du chenal d’accès. Il y a également, les travaux de reconstruction du duc d’Albe pétrolier prévus démarrer dans quelques semaines et l’enceinte portuaire dont les travaux de construction de nouvelles voies vont améliorer la fluidité à l’intérieur.

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«L’année 2018 sera une année charnière, avec la mise en œuvre de nombreux projets arrivés à maturité ; projets qui permettront d’amorcer la phase de rénovation et de transformation physique du port de Douala-Bonabéri, dans la foulée du processus de normalisation des opérations portuaires entamées depuis 2016», a indiqué le directeur général.

Enlèvement des épaves

Toujours parmi les actions à mener dans le cadre de la modernisation du Port, figure la création d’une zone de contournement en zone navale de Douala, la réhabilitation de la route d’accès Chantier naval-Base Elf, la construction des aires d’attente des camions et des zones de stockage en zone navale, l’arrivage de nouveaux pilotis, les projets d’électrification, la construction d’une barrière avec vidéo surveillance, la modernisation du Port de pêche, etc.

L’autre chantier de la modernisation du PAD, c’est le lancement courant juin 2018, de l’opération de la première phase d’enlèvement des 78 épaves de navires qui jonchent les quais, les plans d’eau et les darses des ports de Doualabonaberi, Limbé et Tiko. Les épaves enlevées seront découpées et stockées sur des sites préparés à cet effet, dans la perspective de l’achèvement de la procédure de réforme par leur vente aux enchères publiques, conformément à la réglementation en vigueur, afin de garantir la transparence totale dans la dévolution desdites épaves.

Cette vaste opération va permettre non seulement d’accroître l’exploitation, de sécuriser les plans d’eau, elle permettra en outre, de résorber le déficit de fluidité souvent observer au Port de Douala-Bonabéri. «Ces engins nautiques déclarés épaves, selon la réglementation en vigueur, ont été abandonnées pour plusieurs raisons. Certains avaient atteint leur limite de fonctionnalité certains ont coulé suite à des accidents, quand d’autres se sont retrouvés là en raison de la faillite déclarée de leurs propriétaires», a-t-on expliqué.

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Acquisition des engins flottants

En septembre 2017, environ 1 milliard de francs CFA a été déboursé pour acquérir quatre engins flottants. Ces appareils, fabriqués par le groupe néerlandais Damen Shipyard Gorinchen, sont composés d’une vedette rapide de surveillance maritime baptisée « Emergence » et de trois canots semi-rigides.

Long de 15,32 mètres pour une largeur de 4,47 mètres, le bateau à moteur a une coque en acier selon Capao & partners, un cabinet d’expertises techniques, de conseils maritime et portuaire. Sa capacité hors équipage est de huit personnes pendant que la capacité de son réservoir est de 1600 litres et sa vitesse minimum 25 nœuds… Ce nouvel matériel qui rentre dans le cadre du Projet de facilitation des transports et du transit (Pftt) au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) vise à l’amélioration de la fluidité du transport des marchandises et la compétitivité du Port de Douala.

A ces réalisations s’ajoutent entre autres, le dragage de chenal, la révision des tarifs portuaires,l’ouverture à Bangui en Centrafrique et à Ndjamena au Tchad des bureaux de représentation du PAD, question de faciliter les formalités pour ces pays d’hinterland dont le port de Douala sert de principal hub où transitent plus de 80% du volume de leurs marchandises destinées à l’exportation et à l’importation.

Source: Les Afriques N° 383