Elle accuse l’opérateur d’avoir suspendu son numéro sans explication ni préavis. L’entreprise de téléphonie admet sa faute.
La société de téléphonie mobile Orange Cameroun est trainée devant le Tribunal de grande instance du Wouri à Douala par une abonnée. Yvonne Ngouno Nguemo exige 80 millions FCFA à l‘opérateur pour avoir suspendu sans préavis ni explication sa ligne téléphonique il y a environ trois ans, indique le journal Kalara du lundi 27 février 2017,
À l’époque des faits, la plaignante était employée dans une société privée en tant qu’agente commerciale. Elle s’était abonnée courant 2010 au réseau Orange sous le couvert duquel elle entretenait des relations professionnelles avec la clientèle de son entreprise. En 2014, suite à des arrêtées portant ouverture des concours de recrutements dans le corps de la police, elle a commencé à recevoir des milliers d’appels téléphoniques inhabituels. À en croire ses propos, ceux-ci provenaient d’interlocuteurs parmi lesquels des cadres de la Délégation Générale à la Sureté Nationale qui, après enquête, avouaient avoir composé un numéro court: le 8181, destiné à recueillir des informations relatives audit concours. Par contre, les appels en provenance de ses correspondants habituels et clients vers son numéro de téléphone ne passaient plus, de même que ceux qu’elle émettait de sa ligne, rapporte l’hebdomadaire.
Constat ainsi fait, Yvonne Ngouno dit avoir personnellement entrepris moult démarches auprès des responsables d’Orange afin que soit rétablie sa ligne. Mais en vain. Et ce n’est qu’à la suite de la perte de son emploi dont le motif évoqué par son employeur était «indisponibilité permanente et suspecte du numéro de téléphone», qu’elle va décider d’ester en justice, par voie d’avocat.
Mais il lui faudra attendre les injonctions de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) par elle saisit, pour voir Orange s’exprimer par courrier daté du 19 février 2015, dans lequel l’entreprise confesse son entière responsabilité dans les désagréments subis par la plaignante, lui présentant par la même occasion des excuses. L’affaire, qui passe en jugement depuis la mi-octobre 2015, attend toujours son verdict.