Louis Paul Motaze, ministre camerounais de l’Économie
Le ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME) du Cameroun vient de lancer une initiative majeure visant à renforcer la compétitivité des PME locales sur les marchés nationaux et internationaux. Un atelier de renforcement des capacités a été mis en place, centré sur les mécanismes de financement internationaux et les techniques de négociation des contrats internationaux. Ce nouveau programme d'assistance a pour objectif principal d'aider les PME camerounaises à mobiliser des financements internationaux, en mettant l'accent sur deux aspects cruciaux : la préparation de projets bancables et la création de business plans crédibles.
Selon le ministère des PME, cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large comprenant "l'actualisation et la diffusion des guides pratiques sur les modalités de financement auprès des différents guichets de financement des PTF (Partenaires Techniques et Financiers)". L'atelier cible particulièrement les PME opérant dans trois sous-secteurs prioritaires : l'agro-industrie, le coton-textile-confection/cuir, et la filière forêt-bois. Les faitières et les regroupements de PME sont également concernés par cette formation qui se concentre sur deux modules principaux : les techniques de recherche de financements internationaux et les techniques de négociation des contrats internationaux.
Le programme vise à identifier et cartographier 50 PME dans les secteurs prioritaires, analyser les besoins de financement de ces entreprises, et présenter aux PME les dispositifs existants de financement international et leur mode d'accès. Cette initiative apparaît comme une réponse adaptée aux défis de financement rencontrés par ces entreprises. En les dotant des compétences nécessaires pour accéder aux financements internationaux et négocier efficacement, le gouvernement camerounais espère stimuler la croissance économique et renforcer la présence des PME locales sur les marchés internationaux.
Une analyse des modes de financement actuels des entreprises camerounaises révèle des disparités selon leur structure juridique. Les entreprises individuelles se financent principalement par autofinancement (61,5%), emprunts bancaires (46,2%), augmentation du capital et tontine (38,5%). Les sociétés en nom collectif privilégient l'augmentation du capital, les emprunts bancaires et la tontine (50%). Les SARL recourent davantage aux emprunts bancaires (71,4%), à l'augmentation du capital (66,7%) et à l'autofinancement (50%). Quant aux sociétés anonymes, elles se financent principalement par emprunts bancaires (74,1%), augmentation du capital et autofinancement (55,6%).
On constate que plus la taille de l'entreprise est importante, plus elle a tendance à recourir aux emprunts bancaires et aux avances des associés. Cette réalité souligne l'importance du nouveau programme d'assistance lancé par le ministère des PME, qui vise à élargir les options de financement pour les entreprises de toutes tailles, en particulier celles qui ont actuellement un accès limité aux sources de financement traditionnelles. En offrant une formation ciblée et en facilitant l'accès aux financements internationaux, cette initiative pourrait jouer un rôle crucial dans le développement et la croissance des PME camerounaises, contribuant ainsi à renforcer l'économie nationale dans son ensemble.
