Une plateforme numérique pour la justice foncière

Litiges Fonciers CED Seulement 0,1% des terres au Cameroun sont contrôlées par les communautés - Samuel Nguiffo

Tue, 2 May 2017 Source: camer.be

L’Atlas des colères et résistances communautaires en Afrique, initiative du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED), a été présenté mercredi dernier à Yaoundé.

Le CED, saisissant l’opportunité de la campagne (22 – 29 avril 2017) «Appel mondial à l’action», laquelle s’accompagne du slogan «Les droits fonciers, c’est maintenant », a présenté aux Hommes de média, sa plateforme digitale dénommée atlas.bd-obster.org. A en croire Samuel Nguiffo le secrétaire général (SG) du CED, la terre n’a pas qu’une valeur marchande, elle constitue aussi un facteur de culture et d’identification.

« Seulement 0,1% des terres au Cameroun sont contrôlées par les communautés, et plus de 98% par l’Etat. Il y a donc un gros effort à faire à ce niveau. Et lorsque les autochtones se plaignent de leurs droits bafoués en se révoltant, les pouvoirs publics, appellent rapidement gendarmes et policiers », a fait savoir Samuel Nguiffo qui a souhaité que le Cameroun copie l’exemple de la Tanzanie dont les droits fonciers coutumiers, sont les mieux protégés en Afrique. Une situation qui selon lui, engendre beaucoup de conflits entre L’Etat et/ ou les investisseurs et les communautés.

Aussi, le projet dénommé Les droits fonciers, c’est maintenant, a-t-il pour but d’inciter à garantir les droits, ainsi que la sécurité, aux personnes possédant les terres par le seul fait coutumier. « Il nous faut agir maintenant. Les grandes infrastructures routières et autres investissements, vont encore plus avaler de terres. Or, les populations ne bénéficient pas de la croissance générée par celles-ci. En lieu et place des écoles et hôpitaux, en saupoudrage, on leur apporte des choses qui leur sont inutiles comme la technologie 4G », s’est indigné le SG du CED.

C’est alors que le projet suscité, trouve toute sa justification ici, en ce qu’il est aussi garant de la sécurité alimentaire des communautés locales et autochtones, la paix sociale, et la lutte contre le changement climatique. Désormais, il est donné aux populations victimes d’abus de leurs droits fonciers coutumiers, de le signaler via la plateforme numérique « atlas.bd-obster.org ».

Une belle initiative du CED qui permettra aussi au gouvernement (pas toujours au courant) de régler plus facilement les crises liées aux droits fonciers coutumiers, et pourquoi pas, de les reconnaitre (enfin) via le parlement, et protéger ainsi cette couche trop vulnérable qu’est la population rurale.

Source: camer.be