Vacances scolaires : les élèves partagés entre petits métiers et activités récréatives

D’autres se livrent à la débauche

Thu, 8 Jun 2023 Source: L'Oeil du Sahel

Pendant que certains s’adonnent aux activités rémunératrices de revenus, d’autres se livrent à la débauche. Alors que les vacances pointent à l’horizon, c’est une occasion pour certains élèves et étudiants de se livrer à la débauche. D’autres qui ont encore un peu de pudeur profitent de cette période pour se lancer dans des petites activités, afin de gagner dignement l’argent qui leur permettra d’acheter leurs fournitures scolaires et payer leur scolarité la rentrée prochaine. Pour ce faire, ils sillonnent les trottoirs et même parfois les chaussées de la ville de Yaoundé. Pour la majorité, ils sont issus des familles à revenus intermédiaires. Carrefour Mvog-Mbi Yaoundé. Il est 14 heures ce 05 juin 2023. Le soleil est à son zénith et les rues sont bondées d’usagers qui effectuent des allers et retours au rythme des klaxons de véhicules.

C’est dans cette univers quotidien que Abdoulaye, élève en classe de 2nd trouve fortune, tous les ans, depuis la classe de 5e, pour préparer sa rentrée scolaire. Plateau de friandises sur la tête, il arpente la chaussée dans l’espoir d’écouler sa marchandise qu’il commercialise à partir de 25 Fcfa l’unité. Trempé de sueur et muni de gangs de main, c’est fièrement qu’il exerce cette activité. «Depuis la classe de 5ème, cette activité me permet de gagner un peu d’argent. Cette année, quand j’ai fini de composer les évaluations de la sixième séquence, je me suis demandé comment je pouvais continuer à aider mes parents», a confié le ressortissant du Mayo-Danay. Comme lui, au fil du temps et à cause de la conjoncture économique, beaucoup de jeunes Camerounais se lancent dans des activités génératrices de revenus afin de soutenir leurs parents.

Exposés dans la rue, ils font face à de nombreux défis qui mettent parfois en péril leur sécurité. A la recherche d’argent, ils affrontent des risques pouvant aboutir à des cas d’agressions, d’enlèvements et même d’accidents mortels. Autre lieu, autre réalité. Nafissatou est élève en classe de 5e au lycée de la Cité verte. Au quartier Melen situé dans le 7e arrondissement de la ville de Yaoundé, nous la trouvons en train de servir du jus à un client, à la boutique de sa mère. «Mes deux sœurs aînées sont en classe d’examen, l’une prépare le probatoire et l’autre compose le Bepc cette semaine. Alors, c’est moi qui fais les travaux à la maison et je gère la boutique», nous a-telle confié.

En plus de cela, Nafissatou compte passer une partie de ses vacances chez un de ses oncles qui vit du côté de la ville de Douala. Pour elle, aucun regret pour ces vacances utiles en famille, puisqu’elle passe en classe supérieure avec une moyenne de 15/20 obtenue au dernier trimestre.

APPRENTISSAGE DIVERS

Si certains planifient leurs vacances, d’autres sont déjà dans l’euphorie. C’est le cas de Yasmine et Awa, deux gamines que nous retrouvons au quartier Ekounou. L’une est en Moyenne section et l’autre en classe de Cour élémentaire 2. Nous sommes accueillis à la maison par les cris de joie de ces fillettes qui sautaient et couraient dans tous les sens. Leur seule préoccupation à part jouer, c’est de manger, regarder des dessins animés à la télévision et dormir.

De son côté, Olivia, élève en classe de terminale qui a achevé les épreuves écrites de l’examen, il y a quelques jours, souhaite profiter de cette période pour partager du bon temps avec ses amis. «Je compte voyager pendant les vacances et apprendre davantage le métier de la communication. Il faut s’amuser pendant les vacances. Je vais sortir avec mes amies, aller au restaurant ou en boîte de nuit», a-t-elle fait savoir. Cependant, l’activité économique des élèves pendant la période de vacances est perçue de manière différente au sein de l’opinion publique. Certains parents l’assimilent à la traite des enfants. Nadine, fonctionnaire, explique que c’est l’expression de l’irresponsabilité des parents qui laissent leurs progénitures sans défense à la merci des dangers de la route.

D’autres comme Pascal Ndikam pense qu’il est judicieux pour un parent d’initier son enfant à la vie active. «Vaut mieux que l’enfant soit occupé pendant les vacances au risque qu’il se retrouve oisif et exposé à la consommation d’alcool et de drogue», argue le cinquantenaire. Au moment où les vacances débutent à peine, c’est simple de dire que le bal des marchands ne fait que commencer et qu’au fur et à mesure que le temps passe, les rues de la capitale politique vont davantage se remplir de petits commerçants. Toutefois, il est impératif de redoubler d’efforts et de vigilance, face aux nombreuses difficultés que connaissent les activités des vacances

Source: L'Oeil du Sahel