Au lendemain des émeutes de février 2008, le Chef de l’Etat Paul Biya avait pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles, la détaxation sur les importations du riz au Cameroun. 7 ans après, le projet de la loi de finances 2016 pourrait faire sauter cette décision présidentielle.
En effet, l’article 2 (1.a) du budget du gouvernement pour l’exercice 2016 prévoit qu’à l’importation, «ce produit sera subordonné au paiement préalable des taxes et droits de douane au taux du tarif extérieur commun, fixé à 5%». Selon le quotidien Mutations édition du mardi 24 novembre 2015, «si ce texte venait à être adopté par le Senat et l’Assemblée Nationale au terme de la session en cours, il induirait une hausse du prix de cette céréale sur le marché local».
Le projet du gouvernement d’instituer à nouveau une taxe à l’importation du riz pourrait se justifier par la lutte que le Cameroun mène depuis plus d’un an contre le groupe terroriste nigérian Boko Haram.
A en croire le journal, le Cameroun a besoin de moyens (financiers) pour assurer sa défense et sa sécurité. Et ne pouvant compter sur les recettes pétrolières qui ne cessent de dégringoler, «l’Etat est obligé d’accroitre ses revenus non pétroliers. Ceci implique forcément une certaine accentuation des pressions fiscalo-douanières sur les agents économiques».
En attendant la décision des parlementaires, pour Mutations, «le gouvernement ne devrait pas perdre de vue le fait que le prélèvement de la taxe dont il est ici question n’aura véritablement des conséquences que chez les consommateurs finaux qui, du reste, ont pour la majorité un faible pouvoir d’achat».