Eneo a annoncé jeudi, une vaste campagne nationale de sensibilisation du grand public sur des façons simples, rapides et propres de réduire la consommation d’électricité
La société Energy of Cameroon (Eneo), concessionnaire du service public d’électricité, a annoncé jeudi, une vaste campagne nationale de sensibilisation du grand public et des acteurs de la société civile « sur des façons simples, rapides et propres de réduire nos consommations, et donc nos factures d’électricité », a indiqué son directeur général Joël Nana Kontchou.
Une campagne de sensibilisation qui intervient dans un contexte social marqué par l’implémentation du plan gestion de l’étiage et dont des consommateurs redoutent les délestages comme c’est généralement le cas en saison sèche.
« Nous devons partager la ressource électrique. Il y va de notre devoir et de notre avenir. L’idée maitresse étant de partager ce bien commun qu’est l’électricité entre tous les copropriétaires de la communauté nationale. Si chacun de nous ne consomme que ce dont il a absolument besoin, le reste pourrait être partagée à toute la communauté », a-t-il souligné.
Avec une capacité installée de 1237 Mégawatts (MW), le Cameroun présente un mix énergétique qui réserve 65 à 70 pour cent à l’hydroélectricité, une « énergie réputée propre et moins chère » mais dont « le revers de la médaille est que notre système est ainsi fortement exposé aux aléas climatiques et à l’indisponibilité de certains équipements pour des raisons de maintenance ou de défaillance », insiste-t-on à Eneo.
Les statistiques révèlent que la demande annuelle en électricité est de 7,5 pour cent et environ 85 000 nouveaux clients par an, soit un besoin en capacité supplémentaire de 800 MW à 1000 MW pour les cinq prochaines années.
Pour faire face à l’étiage, le directeur général d’Eneo a précisé que des capacités additionnelles sont attendues de certains ouvrages existants, entre autres, 25 MW liés à la mise à niveau de la centrale thermique de Limbé, 12 MW additionnels de la centrale d’Oyomabang à Yaoundé, 8 MW dans d’autres centrales thermiques, sans oublier a poursuite des activités de la centrale d’urgence de 50MW au gaz de Bassa/Logbaba.
Depuis une quinzaine d’années, « la disponibilité, la qualité et le coût de fourniture de l’électricité ont été clairement indexés comme un frein à la croissance de notre pays, avec une estimation de 1 à 2 pour cent points de perte du taux de croissance annuelle », a indiqué M. Nana Kontchou.
Selon les études de la Banque Mondiale 2/3 des entreprises camerounaises citent l’énergie comme une contrainte et évaluent à environ 5 pour cent de leur production les pertes liées à l’instabilité du service électrique.
A Eneo, on affirme « qu’ensemble, nous pouvons réaliser des progrès sérieux en vue de faciliter un développement économique durable de notre pays » puisque l’économie d’énergie est une des dimensions du plan de gestion de l’étiage 2016.