Vie chère au Cameroun : après Messanga Nyamding, Cavaye Yeguie interpelle Biya

Le président de l'Assemblée plaide pour une solution rapide

Wed, 13 Apr 2022 Source: Le Messager N°5990

Le discours de clôture de la première session ordinaire de l’année en cours prononcé le 09 avril dernier par le président de l’Assemblée nationale, n’a pas suffisamment fait jaillir la volonté de ce dernier à défendre véritablement le bien-être des populations qu’il est pourtant censé représenter à la Chambre basse avec ses collègues députés.

Les travaux de la session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année législative 2022, se sont tenus dans un contexte où le Cameroun traverse de multiples turbulences avec des maux sociaux pléthoriques.

Esquivant des problèmes cruciaux et fondamentaux tels que les coupures intempestives d’énergie électrique et de l’indisponibilité de l’eau coulante de la Camwater, en mettant la clé sous le paillasson de cette session ordinaire, le président de l’Assemblée nationale (Pan) a choisi de s’intéresser plutôt à quelques secteurs où la bataille semble perdue d’avance.

Il s’agit notamment des secteurs économique, sanitaire et éducatif. Sur le premier point, Cavaye Yeguie Djibril a lui- même reconnu qu’au moment où le rideau tombe sur leurs travaux, les ménages camerounais, comme dans d’autres pays, font face à une grande inflation sur le marché national.

Même si selon lui, les causes sont connues de tous, à savoir principalement la crise sanitaire qui secoue le monde et la guerre Russo-Ukrainienne, il s’est limité à déclarer que les députés à l’Assemblée nationale, par sa voix, « exhortent le gouvernement à prendre toutes les mesures utiles afin de rendre disponibles et accessibles les produits de grande consommation, surtout au juste prix ».

Une déclaration qui transpire une légèreté à nulle autre pareille et qui, somme toute, est inopportune. Car quelques jours seulement avant la séance de clôture des activités de cette session parlementaire notamment le 31 mars 2022, le ministre du Commerce a invité les camerounais à s’adapter à la nouvelle situation (c’est-à-dire l’inflation des prix) et à se préparer à une vie encore plus cher que la présente.

Comme quoi, il ne faut rien attendre du gouvernement sur le terrain de la baisse des prix. L’exhortation du Pan serait donc claire- ment, un coup d’épée dans l’eau. Les camerounais quant à eux, ne vont que continuer de subir la flambée des prix sur le marché.

Revendications des enseignants

Concernant le volet sanitaire, le patron de la chambre basse du parlement a préféré parler de la pandémie à coronavirus plutôt que du choléra. Alors que selon les récentes informations publiées par le ministère de la Santé publique, la situation épidémiologique du coronavirus n’est ni alarmante ni inquiétante contrairement au choléra qui connaît une résurgence et dont les signaux sont au rouge.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement a lancé une campagne de vaccination contre le choléra du 08 au 12 avril dernier dans les régions les plus touchées du pays. Mais le président de l’Assemblée nationale semble ignorer cela. Pour lui, le plus urgent et le plus important, c’est que les populations continuent de respecter les mesures barrières contre le coronavirus et que la vaccination est et demeure une option salutaire.

Concernant le secteur éducatif, a simplement salué l’accalmie observée dans le milieu des enseignants suite à la grève qui a débuté le 21 mars dernier et a simple- ment souhaité que « les dirigeants de ce secteur, mettent tout en œuvre afin de rattraper le temps perdu, ce d’autant plus que la fin de l’année scolaire pointe à l’horizon ».

Une fois de plus, aucune recommandation profonde n’a été adressée à l’endroit des membres du gouvernement pour la résolution exhaustive et à court terme des revendications des enseignants. Il faut peut-être attendre la session ordinaire de juin pour espérer voir le discours changer.

Source: Le Messager N°5990